vendredi 26 février 2010

Déçus mais pas abattus : la lutte contre le changement climatique continue


Une grande déception. C'est le sentiment qui prédominait dans l'hémicycle mercredi 20 janvier, alors que les députés européens débattaient du bilan de la Conférence de Copenhague sur le climat. Ce qui ne les a pas empêchés de voir quelques signes d'espoir et d'appeler à un engagement toujours plus fort de l'Union européenne.
La gueule de bois dure. Au lendemain de la Conférence de Copenhague sur le climat, de nombreuses voix s'étaient élevées pour critiquer le - maigre - bilan de ce qui aurait dû être le point de départ d'une politique mondiale contre le réchauffement climatique. Un mois plus tard, les députés européens sont toujours aussi désappointés. Ils ne comptent cependant pas baisser les bras.



« Bien sûr que nous sommes déçus », lâche la Néerlandaise Corien Wortmann-Kool (Parti populaire européen), rejointe par la Finlandaise Satu Hassi (Verts). Pas d'objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2, pas d'accord légalement contraignant : la conférence a laissé un sentiment d'inachevé. « L'Union européenne (UE) ne peut agir efficacement que quand elle parle d'une seule voix - ce qui n'a pas été le cas à Copenhague. Nous avons besoin d'une réforme du système décisionnel des Nations unies », explique Satu Hassi.



Avec les premières analyses de l'échec viennent heureusement les raisons d'espérer. « Nous avons avancé sur le financement de la lutte contre le changement climatique », note Corien Wortmann-Kool. Les pays développés se sont engagés à débloquer 30 milliards de dollars pour aider les pays en voie de développement. « Pour la première fois, un document des Nations unies fait référence à la limite de la hausse de la température à 2°C », renchérit Satu Hassi.



Quel rôle l'UE doit-elle maintenant endosser ?



Pour l'Allemand Jo Leinen (Socialistes et démocrates), qui menait la délégation du Parlement européen à Copenhague, l'engagement de la Présidence espagnole du Conseil de l'UE contre le réchauffement climatique va dans la bonne direction. « Il faut reprendre le leadership dans la lutte contre le changement climatique, pour cela il faut trouver des partenaires stratégiques - notamment des pays en voie de développement - pour préparer la prochaine conférence, à Mexiko », explique-t-il.



La Française Corinne Lepage (Alliance des libéraux et des démocrates) souligne que l'UE doit mettre en place une stratégie « robuste et ambitieuse ». « Nous devons maintenir notre rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique. Nous ne réussirons que si nous parlons d'une seule voix ». Sur ce point, Jo Leinen s'avère d'ailleurs inquiet étant donné les divisions entre Etats membres sur un certain nombre d'enjeux.



Les institutions européennes s'engagent



Lors d'une rencontre informelle des ministres européens de l'environnement à Séville le 15 janvier, la Commission européenne a appelé à une rapide application de l'accord de Copenhague. Elle a également souligné la nécessité d'arriver à un accord contraignant et global cette année.



Le Parlement européen, pour sa part, votera une résolution sur le bilan de la Conférence de Copenhague lors de la session plénière de février.

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