
La crise est bonne pour l'atmosphère! Les chiffres publiés jeudi par la Commission européenne le confirment. En 2009, les 12 569 installations industrielles appartenant à l'UE soumises au système des quotas de carbone (CO2) ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre chuter de 11%.
Principale raison de cette meilleure performance écologique: la récession. Les industriels doivent chaque année rendre leur copie à Bruxelles le 31 mars, à savoir communiquer les chiffres de leurs émissions de CO2 dûment vérifiées. Crise oblige, des milliers d'usines ont émis moins de tonnes de CO2 que le plafond annuel qui leur a été alloué pour la période 2008-2012. Autrement dit, «il y a un énorme surplus de quotas», résume Emmanuel Fages, analyste du marché du CO2 chez Orbeo, filiale de la Société générale.
Lors de l'attribution des quotas, par pays puis par industrie, avant 2008, certains secteurs ont su négocier des plafonds généreux, rappelle Emmanuel Fages. Ce travail de lobbying conjugué à la crise leur permet de se retrouver aujourd'hui détenteurs de «crédits carbone» valant des dizaines de millions d'euros, qu'ils peuvent à leur guise vendre sur le marché. Ainsi, selon les premières analyses du tableau de 12 569 lignes publié jeudi par Bruxelles, les sidérurgistes européens (secteur minier compris) se retrouvent avec 93 millions de tonnes de CO2 «en poche». Au prix du marché au comptant sur la place d'échanges parisienne BlueNext (12,65 euros la tonne jeudi), cela représente 1,17 milliard d'euros de trésor. Les cimentiers pour leur part ont 53 millions de quotas en surplus (670 millions d'euros). Quant aux électriciens, ils ont au contraire globalement dépassé leur plafond de 100 millions de tonnes de carbone qu'ils devront acheter sur le marché.
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