samedi 3 avril 2010

Cacophonie à l'UMP après le retrait de la Fondation Nicolas Hulot du Grenelle de l'environnement


Après la décision de la Fondation Nicolas Hulot de suspendre sa participation au Grenelle de l'environnement, Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, estime que ce processus n'est pas réductible à "la seule" taxe carbone. "Je n'ai pas à rougir du travail fantastique accompli grâce au président de la République, au premier ministre et à Jean-Louis Borloo [ministre de l'écologie] sur le Grenelle de l'environnement", a déclaré M. Copé sur France 2, citant les "440 milliards d'euros d'investissements programmés d'ici 2020 pour le développement durable, une législation considérable, des incitations pour le logement, les transports, l'énergie".

La taxe carbone, "c'est important mais ce serait une erreur énorme de réduire l'énorme effort qu'on a mis en œuvre sur le Grenelle avec cette seule taxe", a-t-il poursuivi. Le patron des députés UMP a répété qu'une telle taxe, "si on ne le fait qu'en France", allait "alourdir les charges de nos entreprises, les pénaliser au détriment d'entreprises de pays européens qui, eux, ne seront pas contraints de faire cette effort". La taxe carbone, "on est pour, au niveau européen", a-t-il martelé.

"Je regrette cette décision de la Fondation Nicolas Hulot, qui a été un des acteurs les plus engagés du Grenelle" déclare sur France Info, l'ancien premier ministre Alain Juppé et maire de Bordeaux (UMP). Mais "je peux comprendre sa réaction parce qu'on sent monter une sorte d'éco-scepticisme, de climato-scepticisme alors que les problèmes sont toujours devant nous", a-t-il ajouté, espérant que "les liens de la confiance vont être retissés et que la discussion de la loi Grenelle 2 va permettre de progresser". "Très favorable à la fiscalité environnementale", il estime que le projet taxe carbone "tel que présenté au Parlement n'a pas été bien compris" par les Français, "peut-être faut-il aujourd'hui le remettre sur le métier, mais il ne faut pas renoncer".

Procès en appel de l'"Erika" : "une avancée théorique majeure"


"Une première dans le droit français." Maître Jean-Pierre Mignard, avocat de huit collectivités, dont les régions Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, dans le procès de l'Erika, s'est félicité du jugement rendu mardi 30 mars au matin par la cour d'appel de Paris qui confirme, et étend à de nouvelles parties civiles, la reconnaissance du préjudice écologique.

La cour d'appel a confirmé la responsabilité pénale de Total dans le procès du pétrolier, en décembre 1999, au large du Finistère. Elle a rejeté les arguments du groupe français, qui estimait que son statut d'affréteur écartait toute responsabilité. La cour a en outre confirmé et augmenté les peines d'amende prononcées en première instance à l'encontre de Total, de la société de classification Rina, de l'armateur Giuseppe Savarese et du gestionnaire Antonio Pollara.

"Nous venons de remporter deux victoires essentielles", a déclaré maître Jean-Pierre Mignard lors d'un point presse en fin de matinée. "La première est la reconnaissance de la responsabilité pénale de l'ensemble des acteurs impliqués dans le naufrage, qu'ils soient propriétaire du bateau, de la cargaison, armateur ou société de classification, s'est-il félicité. La deuxième est la reconnaissance du préjudice écologique sur une interprétation qui reprend celle que nous avions formulée : l'interaction entre la vie humaine et l'état de la nature justifie l'allocation de dommages et intérêts extrêmement importants", a-t-il ajouté. Il s'agit selon lui d'"une avancée théorique majeure".

"FAUTE PAR IMPRUDENCE"

Interrogé sur la paiement des amendes, l'avocat a rappelé que la cour avait opéré à ce titre une distinction entre le propriétaire du navire et la société de classification d'une part, condamnés à payer les dommages et intérêts de tous les préjudices, et Total d'autre part. Considéré comme affréteur, Total comparaissait sous l'empire de la convention CLC (International Convention on Civil Liability for Oil Pollution Damage), qui prévoit une indemnisation via le fonds dédié Fipol (Fonds international d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures).

"Seule la faute par imprudence a été retenue contre Total, il aurait fallu que le pétrolier soit condamné pour 'faute téméraire' pour sortir du régime de la convention CLC et être soumis au paiement de dommages et intérêts", regrette-t-il. "La distinction entre les deux types de faute est très ténue, et lors du pourvoi en cassation, le débat portera sur ce point", ajoute-t-il. Selon l'avocat, Total a effectivement eu une attitude téméraire notamment en encourageant le navire à continuer sa route malgré le mauvais temps.

"L'ÉTAT AURAIT DÛ ÊTRE À NOS CÔTÉS"

Autre particularité du jugement, la reconnaissance de la compétence des collectivités territoriales pour invoquer le préjudice écologique. "C'est grâce à nous que le préjudice écologique est reconnu aujourd'hui, pour la première fois en France, alors que l'Etat aurait dû être à nos côtés pour défendre l'intégrité du territoire national", a déclaré Jacques Auxiette, président PS de la région Pays de la Loire. "La cour dit clairement que les régions sont en situation de pouvoir porter le préjudice écologique devant la justice, c'est une grande nouveauté", a ajouté Jean-Yves Le Drian, président socialiste de la région Bretagne.

Une compétence précieuse pour toutes les collectivités situées sur le littoral : "Désormais, à chaque fois qu'un bateau dégazera sauvagement au large de nos côtes, nous pourrons demander réparation du préjudice écologique, en plus du préjudice d'image et matériel", a-t-il souligné. Satisfaction partagée par maître Dumont, avocat des parties civiles, qui voit en ce jugement "une reconnaissance de toute la palette des collectivités territoriales".

Jean-Pierre Mignard a par ailleurs rappelé que le procès du naufrage du Prestige allait bientôt s'ouvrir devant le tribunal de La Corogne en Espagne et que les parties civiles avaient la possibilité de faire valoir l'arrêt de la cour d'appel de Paris pour demander le préjudice écologique. "Et ceci est valable pour tous les pays signataires de la convention CLC", a-t-il conclu.

Les deux parties ont d'ores et déjà annoncé leur pourvoi en cassation. Maître Pierre-Olivier Sur, avocat de l'armateur Giuseppe Savarese, a dénoncé ce matin "une décision techniquement (...) assez fragile et qui apparaît juridiquement extrêmement contestable".

Achat de vaccins contre la grippe A : démission du ministre de la santé bulgare


Le ministre de la santé bulgare, Bojidar Nanev, a démissionné, mardi 30 mars, après avoir été inculpé de dilapidation de fonds publics pour l'achat de vaccins contre la grippe A, pour une somme jugée trop élevée. "Les accusations sont complètement infondées. (...) Toutefois, je présente ma démission. Il est exclu que j'occupe ce poste tant qu'il existera le moindre soupçon que j'aie agi contre les intérêts de la Bulgarie", a déclaré le ministre dans un communiqué.

Le gouvernement bulgare avait commandé 200 000 doses de Tamiflu auprès du laboratoire suisse Roche pour 3,3 millions d'euros, alors qu'il avait reçu une offre d'environ 2 millions d'euros, pour la même quantité, de la part des services sanitaires britanniques, a indiqué le parquet de Sofia.

Qui plus est, a justifié le parquet, les vaccins ont été livrés seulement en janvier, soit un mois et demi après la fin de l'épidémie de grippe en Bulgarie. Le gouvernement de centre droit, au pouvoir depuis juillet, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité, en réponse aux critiques régulières de la Commission européenne.

Pour le maire de La Tranche-sur-Mer, "on ne peut pas avoir donné les permis de construire hier et lâcher les gens aujourd'hui"


A la mairie de La Faute-sur-Mer (Vendée) une affichette propose encore de "prendre du linge sale, (de) le laver et (de) le ramener". Mais l'heure n'est plus à ces gestes de solidarité. Un mois après le passage de la tempête Xynthia, c'est un autre genre de linge sale que les communes de cette partie du littoral, située au nord de La Rochelle, s'apprêtent à laver.

"Rien que sur La Faute, on compte environ trois cents arrêtés, c'est-à-dire trois cents maisons sinistrées. Qu'est-ce qu'elles vont devenir ? Les gens n'en savent rien !", s'exclame Renaud Pinoit, patron d'une petite société d'informatique, qui a décidé de créer l'Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (AVIF).

Les assurances peuvent, certes, aider à reconstruire, "mais les démolitions, qui va les financer ? Et les sinistrés, ceux dont les maisons vont être rasées, comment vont-ils faire ? Où vont-ils aller ?", s'interroge ce Fautais de 40 ans.

Question épineuse. Au total, dans les trois communes, quelque quatre cent cinquante maisons ont été gravement touchées par la folle marée de la nuit du 27 au 28 février. Leur sort va dépendre de leur classement - ou non - en "zone rouge".

La liste des habitations concernées devrait être annoncée avant la fin de la semaine par les autorités de tutelle. Une réunion interministérielle s'est tenue, pour en discuter, dans la soirée du mardi 30 mars, au ministère de l'environnement. "Ça va faire mal, c'est sûr. Les maisons situées en zone rouge ne vont plus rien valoir", estime le maire de La Tranche-sur-Mer, Serge Kubryk.

Sa commune - la moins touchée des trois - risque quand même de sentir le vent du boulet. La fragilité des digues, de construction souvent ancienne, expose certains terrains : leur vulnérabilité pourrait les faire basculer en zone "interdite".

Marchant à petits pas le long de la route de la pointe d'Arçay, à l'extrémité de La Faute-sur-Mer, un couple de retraités s'arrête pour souffler. Le grand soleil, qui éclabousse les pins, ne les console pas. Leur maison, achetée en 1980, est "en train de sécher", expliquent-ils. Ils espèrent bien y retourner.

Pour l'instant, elle est inhabitable. Ignoraient-ils qu'elle était située en zone inondable ? "En trente ans, on n'a jamais eu une goutte d'eau !", s'exclament-ils, ulcérés. Ils en veulent à la terre entière : à l'assurance - qui ne donne "pas de nouvelles" -, mais aussi à la mairie - dont "aucun représentant" n'est venu les voir. "On ne sait rien !", s'énerve le vieil homme.

En attendant, ils ont loué un appartement à L'Aiguillon. L'idée d'abandonner leur maison ne leur traverse pas l'esprit. C'est pourtant à quelques centaines de mètres de chez eux, dans les habitations construites au bord du Lay, que l'on a dénombré le plus grand nombre de morts : vingt-neuf au total dans ce petit coin de Vendée.

Sur le pont qui relie La Faute et L'Aiguillon, des curieux se promènent. On y a une vue imprenable sur le camping municipal de La Faute, où des rangées de mobil homes boueux attendent d'être portés à la casse. "Evidemment que c'est une zone inondable. Mais bon, ça arrangeait tout le monde... Alors, on a laissé filer", soupire une habitante de L'Aiguillon.

"Les passe-droits, il y en a partout en France", s'agace la responsable d'une agence immobilière de La Faute. En vitrine, entre une "maison de pêcheur" et un studio "plage à pieds", une anachronique "parcelle non constructible, avec abri jardin, à 200 mètres de la plage" est proposée à 33 000 euros.

Il faut "arrêter l'urbanisation sauvage" et "ne plus délivrer de permis de construire dans les zones où la mer peut revenir", préconise le président du conseil général, Philippe de Villiers, dans le bimensuel Le Journal de la Vendée. Dans le collimateur : la cuvette de La Faute, précisément, qui doit être "restituée à sa vocation naturelle de marais, de parc végétal", estime M. de Villiers. Sans préciser, toutefois, qui en fera les frais.

Bien que le mot ne soit pas prononcé, le spectre des procès hante les élus locaux. "Il n'y a pas un seul coupable : c'est une chaîne de responsabilités", plaide le maire de La Tranche-sur-Mer. Pas question, insiste l'édile, de laisser tomber les administrés. "On va aider la population jusqu'à ce que des solutions soient trouvées, ajoute-t-il. On ne peut pas avoir donné les permis de construire hier et lâcher les gens aujourd'hui." Redoutée, la grande marée du mardi 30 mars n'a pas causé plus de dégâts.

Greenpeace accuse un pétrolier de soutenir les climato-sceptiques


Un rapport de l'organisation écologiste Greenpeace, publié mardi 30 mars, accuse un conglomérat pétrolier américain de soutenir financièrement des campagnes d'information niant le changement climatique. Selon ce rapport (en anglais), Koch Industries a dépensé 24,9 millions de dollars (18,4 millions d'euros) entre 2005 et 2008 pour financer des organisations "de dénégation du changement de climat". "Bien que le groupe Koch demeure dans l'ombre, il joue désormais un rôle dominant mais discret dans le débat national sur le réchauffement de la planète", écrit Greenpeace. Les financements de Koch Industries aux groupes de climato-sceptiques ont dépassé ceux d'ExxonMobil (8,9 millions de dollars, soit 6,6 millions d'euros, sur la même période), selon le rapport.

Koch Industries, un conglomérat pétrochimique diversifié qui réalise, selon Greenpeace, un chiffre d'affaires de 100 milliards de dollars (74 milliards d'euros) avec 70 000 employés dans 60 pays, a versé ces contributions à travers les multiples fondations qu'il contrôle. Koch Industries et ses filiales, ainsi que la famille fondatrice du groupe, "contrôlent des fondations qui répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d'énergies propres", dit le rapport.

Selon Greenpeace, le groupe a ainsi financé "au moins vingt organismes (...) qui se sont fait le porte-parole du 'climate gate'", ce scandale qui avait touché des universitaires britanniques dont les mails avaient été dévoilés pour les discréditer. Koch Industries aurait aussi soutenu un chercheur pour qu'il publie dans une revue scientifique un article "soutenant que les ours polaires ne sont pas menacés par les changements climatiques". Un article vivement critiqué par la suite par d'autres scientifiques.

Le document dresse une liste de cas où le groupe pétrolier a financé des organisations tels l'Americans for Prosperity Foundation, l'Heritage Foundation, le Cato Institute ou le Manhattan Institute qui promeuvent les idées des climato-sceptiques. Interrogé à ce propos, le groupe Koch Industries, contrôlé à plus de 80 % par deux frères, ne nie pas ces financements mais assure "soutenir un dialogue ouvert et basé sur la science sur les changements de climat et les conséquences des politiques énergétiques sur l'économie mondiale".

Sur son site, le groupe répond à Greenpeace en affirmant "avoir fait d'immenses efforts pour découvrir et adopter des pratiques innovantes pour réduire les besoins énergétiques et les émissions dans la production et la distribution de [ses] produits." "Le rapport de Greenpeace ne rend pas compte de ces efforts et déforme les données environnementales de notre entreprise", estime le communiqué, qui précise que Koch Industries a seulement "essayé d'aider à mettre en avant les données sur l'efficacité potentielle et les coûts des politiques proposées pour traiter du climat".

Par ailleurs, dans un courriel à l'AFP, Koch companies et Koch foundations explique avoir "travaillé pendant des années pour faire avancer la liberté économique et des solutions basées sur le libre-échange". Globalement, le conglomérat aurait dépensé en frais de lobbying et soutiens de campagnes d'information dans le domaine énergétique quelque 37,9 millions de dollars (28,1 millions d'euros) entre 2006 et 2009, derrière ExxonMobil (87,8 millions de dollars, soit 65 millions d'euros) et Chevron Corporation (50 millions de dollars, soit 37 millions d'euros), d'après Greenpeace.

Au cœur d’un datacenter



Le bruit. C’est ce qui frappe d’emblée quand on franchit le portail du centre de données d’Iliad à Vitry-sur-Seine. Un ronron continu accueille le visiteur. Ce dernier trouvera même un distributeur de bouchons d’oreille à l’intérieur du bâtiment pour son ouïe délicate. En revanche, inutile de chercher l’enseigne sur l’édifice de verre, ni le nom sur la boîte aux lettres, on n’y trouvera rien. Iliad est ici incognito. “Question de sécurité”, répond Arnaud Bermingham, responsable de l’hébergement de la maison mère de Free.

Un centre de données – datacenter – est un endroit effectivement extrêmement protégé : le jour, des gardiens surveillent le site, la nuit, des chiens prennent le relais. Les caméras de vidéosurveillance, elles, filment en permanence. Pour pénétrer à l’intérieur, le visiteur doit fournir une pièce d’identité et passer au travers d’un sas. Les 17 employés, eux, doivent présenter leur doigt et un badge sur lequel leur réseau veineux a été scanné. Dans le dédale du site, tout ou presque est sous clef, de la porte d’entrée des salles aux compteurs électriques. La sécurité est au cœur des métiers d’un datacenter. Le site et ses 40 000 serveurs abritent en effet des données sensibles : celles de milliers d’internautes ou de sociétés qui n’aimeraient pas voir leurs données piratées. “Nous avons un devoir de confidentialité”, confirme Arnaud Bermingham.

“Notre métier, c’est de fournir des m2 à des professionnels de l’Internet mais aussi à des banques ou des sociétés d’assurance, ajoute-t-il. On va leur fournir de l’énergie 24 h / 24 h quelque soit la situation et repousser au maximum le risque d’interruption de service.” Pour cela, selon le “principe de redondance”, tout ou presque (armoires de climatisation, pompes à eau…) est présent en double sur le site. Sept groupes électrogènes, alimentés au fioul, peuvent également prendre le relais en cas de panne EDF. “Avec ça, on peut fonctionner pendant 40 heures à 100 %”, affirme le responsable.

Alimenter ces serveurs et faire en sorte que ça tourne : si le défi est technologique, il est surtout d’ordre énergétique. Le bâtiment de 5 800 m2 et ses 4 500 m2 de salles machines consomment en effet 10 mégawatts par an, soit la consommation moyenne d’une ville de 15 000 habitants. Car il faut non seulement alimenter en électricité les serveurs, climatiser les pièces où ils se trouvent pour éviter la surchauffe mais aussi améliorer la qualité du courant qui arrive de chez EDF. Résultat : une facture annuelle de 7 millions d’euros !

Le datacenter est flambant neuf. Quand Iliad a racheté Telecom Italia France (Alice) en 2008, la maison mère de Free a décidé de conserver le datacenter mais de le repenser de fond en comble. Situé près d’une centrale EDF, le site, une installation classée pour l’environnement (ICPE, c’est-à-dire soumise à autorisation car considérée comme à risques), a en effet un bon potentiel. Après douze mois de travaux et un investissement de plus de 10 millions d’euros, le datacenter a rouvert il y a trois mois. Le principal changement concerne l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment et de ses installations. “Avant d’être écologique, notre démarche est avant tout économique, indique Arnaud Bermingham. La moindre petite innovation est intéressante en terme de coûts.”

L’effort a surtout porté sur la production de froid qui, en représentant un tiers de l’énergie totale consommée, constitue un véritable défi. Traditionnellement, les datacenters utilisent une technique de climatisation qui consiste à rafraîchir toute la pièce pour maintenir les machines à environ 20°C. Ici, deux systèmes cohabitent. Celui du “cold corridor”, basé sur la séparation des flux d’air entre des allées chaudes et des allées froides, vise à optimiser la distribution d’air froid. Deux baies (des armoires qui abritent les serveurs) sont regroupées au sein d’armoires géantes où seule l’allée centrale (la froide) est climatisée. L’air chaud est rejeté par l’arrière des machines dans le reste de la pièce. “Ainsi, on ne refroidit que les machines et pas le plafond”, explique Arnaud Bermingham. Autre concept : l’utilisation du “free-cooling”, qui consiste à récupérer, quand les températures le permettent (à partir de - 5 °C), l’air extérieur via des échangeurs placés sur le toit pour refroidir le système de climatisation.

Autre innovation : chaque baie est reliée à son propre compteur électrique. Il y en a plus de 2 000 sur le site. “On ne peut pas faire des économies d’énergie si on ne connaît pas la consommation d’énergie, explique Arnaud Bermingham. Avec ce système, nous avons une visibilité en temps réel de la consommation électrique de chaque client afin de réguler la climatisation en fonction de cette consommation.” Le système de climatisation fonctionne par compression, en circuit fermé. Le fluide réfrigérant (du R22, dont l’emploi sera bientôt proscrit) a été remplacé par du R134A. Si cet hydrofluorocarbone ne contient pas de chlore et n’a pas d’effet nocif sur la couche d’ozone, c’est en revanche un très puissant gaz à effet de serre – mais il n’est pas censé être libéré dans l’atmosphère.

Désormais, Iliad espère économiser jusqu’à 20 % sur sa facture EDF par an et amortir son investissement sur dix ans. Pour l’instant, le client, lui, ne verra pas la différence sur sa facture même si le jeune responsable de chez Iliad affiche ostensiblement le PUE du datacenter. Le Power Usage Effectiveness, mis au point par le consortium The Green Grid, est un indicateur d’efficacité énergétique. Il est calculé en divisant le total de l’énergie consommée par le datacenter par l’énergie utilisée par l’ensemble de l’équipement informatique (serveur, stockage, réseau). Plus ce chiffre est proche de 1, meilleure est l’efficacité énergétique. “Un datacenter traditionnel a un PUE compris entre 1,8 et 2,2. Nous, nous avons un PUE de 1,23″, affirme Arnaud Bermingham. Ce chiffre, invérifiable, est stratégique pour les acteurs du secteur qui se livrent une âpre concurrence.

A Vitry, certaines salles du datacenter sont encore vides, mais Arnaud Bermingham n’est pas inquiet. “C’est devenu très complexe de gérer cette partie en interne, assure le responsable hébergement d’Iliad. De plus en plus d’entreprises choisissent d’externaliser ce service. En seulement trois mois, nous avons rempli le centre à 65 %. Il sera à 100 % dès avril. Il y a plus de demande que d’offre.” Demande croissante du Net, cloud-computing (utilisation de logiciels et services hébergés à distance, comme ceux de Google document), smartphones… le marché a en effet de beaux jours devant lui.

Deux éoliennes sur une cime parisienne



Deux mini-éoliennes viennent d'être installées sur la toiture-terrasse de la Maison de l'air, en haut du parc de Belleville, une initiative inédite de la Mairie de Paris, qui entend développer les énergies renouvelables et devenir exemplaire. Blanches, petites (1,60 m sur 1,60), silencieuses, ces deux petites éoliennes produiront chacune 15 000 kWh par an, soit les besoins en énergie d'environ six familles, et permettront d'économiser 8 tonnes de CO2 par an.

Il s'agit, dans un premier temps, d'une expérimentation. Les deux mini-éoliennes vont alimenter la Maison de l'air en électricité, avant que soit évalué leur développement potentiel. Anne Hidalgo (PS), première adjointe au maire chargée de l'urbanisme, s'est félicitée jeudi de ce projet, en l'inaugurant. "Paris veut être précurseur sur les questions de l'écologie urbaine, a déclaré Mme Hidalgo. En tant que grande ville très regardée, nous devons montrer l'exemple."

Maire adjoint (Verts) à l'environnement, Denis Baupin s'est déclaré "heureux d'inaugurer ces deux éoliennes le premier jour de la Semaine du développement durable", avant de rappeler que Paris "a du potentiel" en matière d'énergie renouvelable, citant la géothermie, les panneaux solaires, les toitures végétalisées. La Ville envisage même de se tourner vers les hydroliennes dans la Seine. "Paris est la première destination touristique au monde, nous ne souhaitons pas détériorer son paysage", a également rappelé Denis Baupin.

L'agence régionale de l'énergie et de l'environnement a, pour l'instant, identifié trois sites à Paris pouvant accueillir des éoliennes, le choix étant essentiel pour un rendement efficace de l'éolien : Belleville, les Buttes-Chaumont et Montmartre. Des couloirs éoliens créés par l'urbanisation, telle l'avenue de France (13e arrondissement), pourraient aussi être exploitables.

Pour en savoir plus :

- Un site Internet recense, région par région, la capacité de production d'énergie par les parcs éoliens en France.

- L'énergie éolienne ne fait pas l'unanimité. L'association Vent de colère ! dénonce les nuisances sonores et visuelles provoquée par l'installation de parcs éoliens.

- Les parlementaires dénoncent à leur tour les "importants surcoûts" dus à l'énergie éolienne, dans un rapport piloté par Patrick Ollier, dont Le Figaro s'est procuré une version intermédiaire.

Poulpe fiction


Les poulpes viennent de découvrir la télévision. D’un revers de tentacule, ils avaient rejeté toutes les technologies du siècle dernier. En revanche, la haute définition, ça leur a plu.

Les trente et un poulpes étudiés par une équipe australienne ont montré de l’intérêt pour les images filmées par une caméra HD et diffusées sur un écran haute résolution. Quand le repas préféré – un crabe – est apparu, “le poulpe s’est jeté sur l’écran et a essayé d’attraper le crabe pour le manger”, raconte Renata Pronk, première auteure de l’étude publiée dans le Journal of experimental biology.

Lorsque passent des vidéos tournées et diffusées à 25 images par seconde, l’œil du poulpe voit l’astuce. L’image n’est pas assez fluide et ne le trompe pas. La même image dupe sans problème l’humain qui voit un mouvement dans une succession d’images fixes. En revanche, quand est diffusé sur un écran adéquat (50 hertz) un film tourné à 50 images par seconde, le poulpe reconnaît le crabe ou le poulpe qui ont eu la chance de passer à la télé.

En effet, les chercheurs n’ont pas montré que des proies aux cobayes. “Les poulpes sont asociaux, solitaires, très intolérants et les poulpes de certaines espèces sont agressifs avec leurs congénères”, précise l’étude. On a donc passé des images de congénères à ce sympathique animal pour “simuler la menace”.

Ces scientifiques australiens ont répété l’opération plusieurs fois pendant dix jours pour étudier le comportement des poulpes. Premier enseignement, globalement, les poulpes qui sont prompts à sauter sur un crabe sont les mêmes qui sont prêts à se jeter sur un autre poulpe.

En revanche, les tests ont montré que les comportements d’un même animal était très variables d’un jour à l’autre.“Il semble que les poulpes étudiés n’aient pas de personnalité, ou plutôt qu’ils aient une personnalité ‘épisodique’“, concluent les auteurs.

Coquillages et grandes marées : précautions pour la pêche à pied de loisir


Les grandes marées vont découvrir des gisements naturels de coquillages, dont la consommation peut présenter des risques pour la santé, avertit la Direction générale de la santé (DGS), qui délivre des conseils aux adeptes de la pêche à pied de loisir.

Après les événements météorologiques récents (tempête, inondations), les prélèvements effectués dans le cadre de la surveillance du littoral ont montré la contamination de l'eau et de coquillages de certaines zones du littoral, indique la DGS. La consommation de coquillages contaminés (bactéries, virus, phytoplancton toxique) peut occasionner des troubles digestifs et parfois des troubles neurologiques. Leur cuisson ne permet pas d'éliminer tous les risques, notamment ceux liés aux toxines de phytoplancton, rappelle la DGS.

La DGS rappelle "quelques précautions d'usage" aux amateurs. Elle conseille ainsi de "vérifier au préalable que le lieu qu'ils ont choisi n'est pas déconseillé (égouts, ports, zones de mouillage)" et de "respecter les interdictions temporaires ou permanentes fixées par arrêtés municipaux ou préfectoraux qui peuvent toucher toutes les catégories de zones".

On peut s'informer auprès de la mairie et de services comme la Direction des territoires et de la mer du département, la Direction départementale de la protection des populations ou l'agence régionale de santé. Il convient aussi, selon la DGS, de prendre des coquillages vivants et en bon état – et donc d'éliminer ceux dont la coquille est ébréchée ou ouverte et ceux dont l'odeur est suspecte –, et de les rafraîchir à l'eau de mer.

Les coquillages récoltés, soigneusement lavés, doivent être conservés au réfrigérateur (quatre degrés Celsius maximum) jusqu'à leur préparation. Ils doivent être consommés le jour même. Enfin, la consommation de coquillages récoltés est déconseillée à certaines personnes : femmes enceintes, jeunes enfants, personnes immunodéprimées, personnes âgées.

L'Inde lance une radioscopie géante de la population


L'Inde a lancé, jeudi 1er avril, la plus vaste opération de recensement jamais entreprise dans le monde. Plus de 2,5 millions d'enquêteurs vont, pendant six mois, se rendre dans tous les foyers indiens pour recenser une population qui, d'après les prévisions des démographes, devrait avoisiner 1,2 milliard d'habitants. Entrepris tous les dix ans depuis 1872, le recensement constitue une source d'informations précieuses dont les acteurs publics et privés tiennent compte pour définir leurs politiques et stratégies.

Des équipements ménagers à la religion en passant par le niveau d'éducation, la profession ou encore les matériaux de construction de la maison et la présence ou non de toilettes, plus de cent questions seront posées à chaque foyer. Pour la première fois, des informations concernant l'utilisation de téléphones portables, l'accès aux banques, à Internet ou aux ordinateurs seront également récoltées.

Lors du recensement de 2001, 6 661 langues maternelles et 2 800 religions avaient été comptabilisées. 72 % de la population vivait alors dans les campagnes, et parmi les 80 millions d'habitants recensés comme "population tribale", 3 millions vivaient totalement isolés dans les montagnes ou les forêts.

"Au dernier recensement, les migrations urbaines avaient ralenti, ce qui constitue un phénomène singulier, et nous attendons de voir si, malgré la croissance économique, le phénomène s'est accéléré ou non", explique Purushottam Kulkarni, démographe au Centre d'études sur le développement régional, à l'université Jawaharlal-Nehru de New Delhi.

Les enquêteurs - des instituteurs ou des fonctionnaires à la retraite qui ont reçu une formation spéciale - ont été invités à utiliser l'application Google Map pour n'oublier aucun foyer. Tous les questionnaires seront traités dans des scanners utilisant la "reconnaissance intelligente des caractères".

Alors que certains pays, notamment en Europe du Nord, ne pratiquent plus le recensement, l'Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde, n'a pas d'autre choix que de compter sa population. En effet, seulement 60 % à 62 % des décès et naissances seraient déclarés auprès de l'administration.

Les enquêteurs devront remplir également un second questionnaire, qui servira de base à la création du premier registre national de la population. Dans ce cas, il ne s'agit pas simplement de dénombrer les habitants, mais de recueillir des informations sur l'identité de chaque citoyen du pays. Nom, date de naissance, empreintes digitales, photographie : chaque Indien âgé de plus de 15 ans recevra ensuite une carte à puce électronique contenant ces informations, ainsi qu'un numéro d'identité unique.

"A cette échelle, c'est une entreprise sans précédent. Nulle part au monde, un gouvernement n'a tenté de compter, d'identifier et de distribuer des cartes d'identité à plus d'un milliard de personnes, s'est félicité Palaniappan Chidambaram, le ministre indien de l'intérieur. C'est le plus grand exercice de ce genre entrepris depuis le début de l'humanité."

"La création du registre national de la population va permettre de renforcer la sécurité du pays", explique C. Chandramouli, directeur du Bureau national de recensement. Depuis les attaques de Bombay, qui avaient fait 170 morts, en novembre 2008, le gouvernement veut établir la liste de tous les habitants du pays, qu'ils soient étrangers ou non. Les autorités cherchent également à freiner l'immigration illégale, notamment à la frontière avec le Bangladesh.

L'autre objectif affiché par le gouvernement est la lutte contre la corruption. En 2009, l'organisation Transparency International a classé l'Inde au 84e rang - sur 180 - des pays les plus corrompus. Les bénéfices des grands programmes sociaux comme le programme national de garantie de l'emploi rural, qui donne un minimum de cent jours de travail aux familles les plus pauvres vivant dans les campagnes, ou encore le système de distribution publique, qui offre des denrées alimentaires à prix réduits aux plus démunis, sont détournés par des individus qui empruntent plusieurs identités. Le trafic d'identité est si courant en Inde que des cabinets spécialisés vérifient, pour le compte des grandes entreprises, les identités des candidats à l'embauche.

La création d'un numéro d'identité unique, qui servira à des tâches courantes de la vie quotidienne, comme l'ouverture d'un compte en banque ou la réservation d'une chambre d'hôtel, fait craindre pour les libertés publiques. D'autant plus que ce numéro servira également au Natgrid, l'agence centrale du renseignement, destinée à la lutte contre le terrorisme, actuellement en cours de création. Une vingtaine de bases de données, rassemblant des informations personnelles comme les transactions bancaires, les déplacements par avion ou train et les déclarations de l'impôt sur le revenu, pourraient être utilisées.

Les opérations de recensement et de création du registre national de population vont coûter 60 milliards de roupis (900 millions d'euros) à l'Etat indien. La présidente de la République, Pratibha Patil, a été la première à se faire recenser, dès jeudi matin. Les informations sur le nombre d'habitants et leur répartition géographique seront publiées début 2011. Mais les résultats détaillés du recensement seront ensuite dévoilés progressivement jusqu'en 2014, au fur et à mesure de leur exploitation.

Une guerre pour des cacahuètes


Une PME normande se retrouve assignée devant un tribunal de la capitale fédérale américaine pour une affaire de cacahuètes. L'histoire pourrait prêter à sourire si elle ne concernait 26 millions d'enfants de moins de 5 ans qui, dans le monde, souffrent de malnutrition sévère.

Le brevet qui protège une invention révolutionnaire, sucrée - et française - est au coeur de ce conflit transatlantique. Cette invention se présente sous la forme de petits sachets d'aluminium contenant une pâte nutritive baptisée "Plumpy'nut" (noix dodue) à base de lait en poudre, d'arachide, d'huiles végétales et de sucre, enrichie en vitamines et sels minéraux. En un temps record, ce "Nutella des pauvres" remplume les enfants squelettiques dans la tranche d'âge 0-2 ans, où la malnutrition cause des dégâts moteurs et cérébraux irréparables. Avec ces produits, "une nouvelle ère" s'ouvre dans la prévention et la lutte contre la malnutrition, écrit avec une emphase rare le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'Organisation des Nations unies (ONU). Consommé sans eau à la différence du lait thérapeutique qu'il remplace, le Plumpy ne transmet pas d'infection.

Le produit est né en 1998 de la rencontre entre André Briend, médecin, et Michel Lescanne, industriel, et a mis presque dix ans à s'imposer. Il bousculait trop d'habitudes, notamment l'utilisation des surplus agricoles américains dans l'aide alimentaire. Mais, à l'instar de Frigidaire, le Plumpy est devenu le nom commun des "aliments thérapeutiques prêts à l'emploi", connus sous leur sigle anglais RUTF. Et la société française Nutriset, qui l'a mis au point et a bataillé avec le soutien de Médecins sans frontières (MSF), a acquis une position largement dominante, aujourd'hui contestée en justice.

"Des enfants meurent parce que Nutriset empêche d'autres sociétés de produire l'aliment qui les sauverait. Le brevet qu'ils invoquent est ridicule ", s'emporte, au téléphone, l'un des deux plaignants, Mike Mellace, PDG d'une société californienne fabriquant des friandises à base de noix et de cacahuètes. Désireux de lancer une pâte nutritive baptisée "Re : vive" inspirée du Plumpy'nut français, il s'est allié avec une organisation caritative texane qui, elle, veut lancer un produit similaire, le VitalNut Pro. Leur plainte, déposée le 18 décembre 2009, présente le brevet qui protège le Plumpy'nut aux Etats-Unis, comme l'"obstacle" à leur propre entrée sur le marché des RUTF et demande au tribunal de le déclarer inapplicable. "Les Etats-Unis, arguent-ils, sont le seul pays au monde disposant de suffisamment de surplus de production de noix, en particulier de cacahuètes, et ayant la capacité de produire des RUTF en quantités qui pourront faire la différence pour les enfants souffrant de famine."

Même s'ils s'en défendent, leur initiative semble viser à écouler des excédents américains, une démarche combattue par les grandes organisations humanitaires, y compris américaines. Selon le site américain Law.com, l'avocat des plaignants est d'ailleurs celui du Peanut Institute, une organisation qui se consacre à la promotion de la cacahuète.

L'attaque a piqué au vif les dirigeants de Nutriset. "Aucun enfant au monde n'a été privé d'accès au produit à cause de brevets, s'étrangle Adeline Lescanne, directrice générale déléguée. Si ce n'était pas le cas, je ne pourrais pas venir travailler ici chaque matin !" Pour Nutriset, l'accès aux RUTF n'est pas bloqué par ses brevets qui couvrent des Etats où vivent 12 % seulement des enfants souffrant de malnutrition sévère. Si seuls 6 % des enfants concernés y ont accès dans le monde, ce n'est pas à cause d'une production insuffisante, mais en raison du manque de crédits dévolus à l'aide alimentaire, estiment les fabricants du Plumpy. Selon une étude de MSF de novembre 2009, les budgets mondiaux consacrés à lutter contre la faim devraient être multipliés par trente pour satisfaire les besoins.

Nutriset met aussi en avant sa politique destinée à favoriser la fabrication de ses produits au Sud. Dans une douzaine de pays comme le Niger, l'Ethiopie et le Malawi, elle a développé un réseau de franchisés dont les activités entretiennent des filières agricoles d'arachide, de sucre et d'huile. Ailleurs comme au Kenya, elle a accordé des licences à des sociétés locales. "Notre projet consiste à assurer une production pérenne au plus près des besoins et vise l'autonomie nutritionnelle des pays, assure Mme Lescanne. Pas à envoyer sans lendemain une grosse quantité de surplus qui va désorganiser l'économie locale."

Pourtant, la PME normande dispose d'une position ultradominante sur un marché prometteur. Et sa politique de franchise est aussi destinée à préserver ses brevets. Sur une capacité globale mondiale de production estimée par l'Unicef à 60 000 tonnes, Nutriset et ses partenaires pèsent 44 000 tonnes en 2010, alors que la demande solvable n'excède pas 30 000 tonnes.

Les dangers d'une telle situation ont été exposés dans une lettre adressée dès novembre à Nutriset, par Tido von Schoen-Angerer, directeur de la "campagne pour l'accès aux médicaments essentiels" liée à MSF. En matière d'aide alimentaire, les brevets devraient constituer une "exception", insiste-t-il. "Il y a besoin de plus d'un fournisseur mondial pour assurer la sécurité de la chaîne d'approvisionnement (...) et permettre une mobilisation en réponse aux urgences (...)", assène encore MSF, auquel Nutriset doit beaucoup de sa renommée.

Pour l'entreprise, longtemps considérée comme marginale, pareil avertissement peut être considéré comme la rançon d'un succès. " La bataille autour du Plumpy est une sorte d'hommage tardif à ses promoteurs, analyse une responsable d'une organisation humanitaire sous couvert d'anonymat. Nutriset a une approche exceptionnelle de son business. Mais sa raideur sur la gestion des brevets est incohérente avec son éthique."

Discrètement, la PME dit réfléchir à des moyens de "gérer au mieux les brevets pour qu'ils profitent aux entreprises du Sud". Face aux "légions" américaines, peut-elle se considérer comme le petit village gaulois refusant de partager le secret de sa potion magique ?

La langue africaine des pharaons noirs


Ils ont laissé de vastes nécropoles de pyramides pentues à la singulière silhouette, des temples majestueux qui n'envient rien à ceux de l'Egypte, ils ont bâti des villes et donné au "pays éternel" une lignée de souverains, les "pharaons noirs", qui ont régné sur tout ou partie de la vallée du Nil entre les VIIIe et VIIe siècles avant notre ère. Qui sont ces hommes, mis à l'honneur par le Musée du Louvre, qui leur consacre une exposition ? Ils nous sont encore largement inconnus. Et pour cause : la langue des habitants du "pays de Koush" - ainsi que les Egyptiens nommaient le territoire de l'actuel Soudan - résiste âprement aux tentatives des linguistes pour en percer les secrets. Francis Llewelyn Griffith a bien décrypté son système d'écriture voilà un siècle. Mais ce qu'on lit, dans le millier de textes qui nous sont parvenus, reste incompréhensible.

Cette résistance commence toutefois à céder. Dans une monographie parue fin février, l'égyptologue et linguiste Claude Rilly, directeur de l'archéologie française au Soudan, rattache sans ambiguïté cet idiome, dit méroïtique, à une famille de langues qui s'enracinent au coeur du continent africain. Le méroïtique n'est donc pas, comme certains l'ont cru, une langue isolée ou encore un idiome afro-asiatique - parent de l'arabe, de l'hébreu, du berbère ou du copte. C'est une langue proprement africaine, la première du genre à avoir été couchée par écrit. Une hypothèse inimaginable pour les premiers savants à s'être penchés, avant guerre, sur la question. Inimaginable parce que, présupposé raciste aidant, les architectes de Méroé ne pouvaient pas avoir parlé une langue "négroïde", selon l'expression alors en vigueur...

"Jusqu'à ce que je commence à travailler sur la question, la langue méroïtique était réputée avoir commencé à se fixer aux alentours de 1500 avant J.-C., explique M. Rilly. Je pense pour ma part que son émergence remonte beaucoup plus haut, sans doute vers 2500 avant notre ère." Le royaume de Méroé - qui a donné son nom au méroïtique - s'installe vers le IIIe siècle avant notre ère autour de la ville du même nom, non loin de la sixième cataracte du Nil, à deux cents kilomètres de la capitale soudanaise, Khartoum. Ce royaume chute vers 350 de notre ère. Ce n'est qu'avec l'émergence de cette entité politique nouvelle que la langue méroïtique est écrite, grâce à un système graphique adapté des hiéroglyphes égyptiens. Mais, dans le pays de Koush, des systèmes étatiques voient le jour bien avant l'avènement de Méroé : le royaume de Napata, fondé un millénaire auparavant, par exemple. Et, bien avant encore, le royaume de Kerma, dès 2500 avant notre ère.

Comment savoir que les hommes qui ont fondé ce dernier - et qui n'écrivaient pas leur langue - parlaient déjà une forme archaïque du méroïtique ? "Dans l'Egypte voisine, le roi entretenait des magiciens, chargés de rédiger des "textes d'exécration" pour envoûter les ennemis du souverain, raconte l'égyptologue. Or pour envoûter quelqu'un, il faut certaines informations, comme par exemple des éléments de sa généalogie. Ainsi, nous avons des textes égyptiens datés d'environ 2000 avant notre ère, qui nous donnent des listes de noms de souverains du pays de Koush, et ces noms ont, déjà, une composition phonétique propre au méroïtique." Vers le XVIe siècle avant notre ère, les pharaons hyksos - une dynastie d'usurpateurs venus du Levant - entretiennent des relations diplomatiques avec les rois "koushites". Leurs noms, retranscrits par les scribes égyptiens, trahissent leur appartenance linguistique. Et la continuité du peuplement de cette région, au sud de l'Egypte.

Jusqu'à présent, les tentatives de traduction du méroïtique se sont principalement appuyées sur la méthode dite "contextuelle". "Il est rare que dans une phrase, on ne connaisse absolument rien , raconte M. Rilly. On essaie alors de "boucher les trous" en postulant par exemple que tel mot est un adjectif, qu'il est laudatif, etc. Mais c'est une méthode très longue, qui nécessite que les hypothèses soient validées sur un grand nombre de textes."

Un corpus de quelques dizaines de termes est donc connu. Mais la méthode la plus efficace pour ressusciter une langue morte dont on connaît l'écriture est encore la comparaison avec les langues apparentées. Au XIXe siècle, pour reconstruire la langue akkadienne, parlée aux IIIe et IIe millénaires dans l'actuel Irak, il avait ainsi été possible de comparer chaque mot akkadien avec des termes hébreux, arabes ou syriaques (ou araméens), ces cousines de l'akkadien étant bien documentées. De même qu'on pourrait comprendre un texte français en ne connaissant que l'italien, l'espagnol et le roumain.

Parti de l'hypothèse, formulée dans les années 1960 par Bruce Trigger, selon laquelle le méroïtique serait apparenté à certains idiomes dits "soudaniques", parlés de l'Erythrée au Tchad, Claude Rilly a effectué des comparaisons des quelques termes méroïtiques connus, avec quatre ensembles de langues soudaniques : le nara, le nubien, le nyima et le taman. Les comparaisons menées ne laissent aucun doute sur la parenté entre le méroïtique et ces langues, mal documentées et pour la plupart non écrites. Il est même d'ores et déjà possible d'enrichir le lexique méroïtique connu par ces comparaisons multiples. Tout en résolvant des énigmes archéologiques tenaces...

"Par exemple, il y a , à Musawwarat (à quelque 200 km au nord-est de Khartoum), un ensemble de temples où l'éléphant est très représenté", raconte Claude Rilly. Etrange au premier abord, puisque l'éléphant n'est pas réputé figurer une divinité dans la religion méroïtique. Mais plusieurs inscriptions, gravées sur les monuments, attestent que le nom méroïtique de ce lieu devait se prononcer "aborepi". Or les comparaisons effectuées avec les langues cousines montrent qu'"éléphant" devait se dire "ambur" en méroïtique. Certaines nasales ne se transcrivant pas par écrit, le terme "abore" accolé au suffixe -pi, signifierait "le lieu de l'éléphant" ou la "halte de l'éléphant". Sans doute en raison de l'abondance des pachydermes dans cette zone. La présence de l'animal sur les murs des temples de Musawwarat ne serait donc pas religieuse, mais héraldique....

Vers 550 de notre ère, avec la christianisation de la région, l'alphabet vieux-nubien - essentiellement composé de caractères grecs - prend le pas sur l'écriture méroïtique, à qui il emprunte toutefois quelques éléments. Quant à la langue, elle continue d'être utilisée pendant quelques siècles avant de s'éteindre, "sans doute au Moyen Age", estime Claude Rilly.

La renaissance d'un Superphénix


La filière des réacteurs nucléaires à neutrons rapides n'a pas laissé de radieux souvenirs. Illustrée, en France, par le surgénérateur Superphénix (en cours de démantèlement), elle reste associée à un retentissant fiasco technologique. Même si le petit surgénérateur de démonstration Phénix (arrêté en septembre 2009) a, en dépit d'incidents à répétition, rempli vaille que vaille sa mission de recherche. Cette filière effectue pourtant son retour, avec les réacteurs de quatrième génération dont le déploiement industriel est prévu à l'horizon 2040. Cinq des six systèmes étudiés dans le cadre du Forum international Génération IV de recherche sur l'énergie nucléaire font appel aux neutrons rapides.

La France s'est fixé pour objectif d'être la première à posséder un tel réacteur. Le CEA (désormais Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), associé à EDF, Areva et bientôt sans doute GDF-Suez, concentre ses efforts de recherche et développement sur un système refroidi au sodium. Avec comme échéance la mise en service, en 2020, d'un prototype baptisé Astrid, pour Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration.

Les neutrons rapides présentent deux grands avantages, décrivent Christophe Béhar, directeur de l'énergie nucléaire au CEA, et François Gauché, chef du programme des réacteurs de quatrième génération. D'abord, ils exploitent beaucoup mieux la ressource combustible. Les réacteurs actuels ne consomment que l'uranium fissile (U 235), dont le minerai naturel recèle seulement 0,7 %. Il faut enrichir ce minerai, par de coûteux traitements, pour que le combustible contienne entre 3 % et 5 % de matière fissile. Dans un surgénérateur, l'uranium non fissile (U 238) peut être utilisé en totalité, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, se prête aux réactions de fission.

De surcroît, alors que les réacteurs classiques ne peuvent recycler qu'une seule fois le plutonium extrait des combustibles usés (ce que fait aujourd'hui EDF dans 22 de ses 58 tranches nucléaires), les systèmes à neutrons rapides, eux, peuvent être alimentés en permanence par du plutonium issu du retraitement. Avec cette technique, calcule le CEA, les stocks français d'uranium provenant des opérations d'enrichissement et de retraitement, soit 250 000 tonnes, suffiraient pour assurer une production électronucléaire à son niveau actuel pendant cinq mille ans.

Brûler les déchets radioactifs

La seconde vertu des neutrons rapides est de pouvoir "brûler" une partie des résidus nucléaires les plus radiotoxiques. Les combustibles usés sortis des coeurs des réacteurs actuels sont composés d'uranium (95 %), de plutonium (1 %), ainsi que de produits de fission et d'actinides mineurs (4 %). Une partie de l'uranium et le plutonium sont recyclés en nouveau combustible, tandis que les produits de fission et les actinides mineurs sont coulés dans des matrices de verre, entreposées à La Hague (Manche), dans l'attente d'un éventuel enfouissement.

Or, les actinides mineurs (américium, neptunium, curium) sont des déchets à haute activité et à vie longue. Si l'on parvenait à les éliminer, la radiotoxicité du combustible usé retomberait au niveau de celle de l'uranium naturel au bout de 300 ans, au lieu de 250 000 ans. En laboratoire, des procédés existent pour isoler ces radioéléments et les "transmuter" en éléments à durée de vie plus courte, en les bombardant de neutrons rapides. Mais il reste à valider - et à chiffrer - cette méthode à une échelle industrielle.

Ce sera l'une des missions d'Astrid, dont la construction pourrait commencer en 2017, à Marcoule (Gard). Il s'agira d'un gros prototype, de 600 mégawatts (MW), suffisamment puissant pour que sa technologie puisse être extrapolée à un réacteur de 1 500 MW, conçu pour fonctionner soixante ans. Sur le milliard d'euros alloué au nucléaire par l'emprunt national, 650 millions seront consacrés à la phase d'étude.

"Nous allons utiliser l'expérience de Phénix et de Superphénix, en améliorant la sûreté", promet le CEA. Le sodium ayant la fâcheuse propriété de réagir spontanément avec l'eau et de s'enflammer au contact de l'air, des échangeurs de chaleur à gaz sont envisagés, ou des générateurs de vapeur à double paroi. Et un nouveau coeur est à l'étude, pour éviter une fusion en cas de baisse du niveau de sodium.

Des réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium existent déjà en Russie et au Japon. D'autres sont en construction en Chine, en Inde et en Russie. Mais aucun, estime le CEA, ne répond aux exigences de sûreté de la quatrième génération.

Les équipes du LHC ont déjà obtenu des millions de collisions


"Un véritable feu d'artifice, très différent de ce que nous avions vu avant." Pour Fabiola Gianotti, coordinatrice des expériences d'Atlas, - le plus grand des quatre détecteurs du Large Hadron Collider (LHC) du CERN -, les premières collisions de protons à haute énergie enregistrées mardi 30 mars, à exactement 13 h 06, marquent "le début d'une nouvelle ère de la physique des particules".

Après ce baptême du feu, l'instrument a fonctionné en continu pendant plus de trois heures. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les chercheurs ont encore bénéficié de huit heures de faisceaux stables. Au total, les quatre détecteurs ont déjà engrangé plusieurs millions d'"événements", c'est-à-dire de collisions entre particules, que des milliers de chercheurs du monde entier vont commencer à analyser. "Le LHC a de bonnes chances de découvrir au cours des deux années à venir des particules supersymétriques, ce qui pourrait nous permettre de mieux comprendre de quoi est constitué environ un quart de l'Univers (la matière noire)", annonce le directeur général du CERN, Rolf-Dieter Heuer.

Pour le boson de Higgs, qui donne peut-être leur masse aux autres particules, tout dépendra de sa propre masse. S'il est trop léger ou trop lourd par rapport à la gamme d'énergie actuelle du LHC, il faudra attendre la montée en puissance de l'accélérateur, en 2012, pour espérer le repérer.

Outre les physiciens, "plus de 2 000 doctorants attendent avec impatience les données des expériences du LHC, souligne le patron du CERN. Ils auront le privilège de rédiger les premières thèses à la nouvelle frontière des hautes énergies."

"On ne pouvait refuser de participer au Grenelle de l'environnement"


Antinucléaire : France nature environnement (FNE) et les autres écologistes "officiels" (sélectionnés par l'Elysée) ont accepté de participer au Grenelle malgré l'interdiction de remettre en cause le nucléaire et le report de la taxe carbone : ne payez-vous pas votre soumission à Nicolas Sarkozy ?

Bruno Genty : Sur le nucléaire, notre position n'est pas la même que celle du gouvernement. Mais ce n'est pas pour autant qu'on devait refuser de participer au Grenelle de l'environnement pour avancer sur d'autres thématiques environnementales. Si nous avions refusé de participer au Grenelle du fait que le nucléaire n'était pas abordé, c'est un peu comme si un syndicat ouvrier refusait de participer à une négociation sur les retraites sous prétexte que le gouvernement en place ne correspond pas à son projet de société. Pour FNE, le nucléaire est une énergie fossile et il faut envisager aussi la fin de la ressource.

Par ailleurs, nous n'avons pas été "sélectionnés", nous représentons un mouvement démocratique qui est composé de plusieurs milliers d'associations de terrain, et nous sommes reconnus d'utilité publique depuis quarante ans. Et en quarante ans, il y a eu différents types de gouvernement.

William : Qu'en est-il de l'obligation pour les grosses entreprises et les collectivités de faire un diagnostic de leurs émissions de gaz à effet de serre tous les cinq ans à partir de 2011 ?

Bruno Genty : C'est ce qui a été décidé, et ce que nous défendons dans le projet de loi Grenelle : FNE demande la généralisation des diagnostics de gaz à effet de serre. Cela veut dire implanter des dispositifs de réduction de nos émissions, fondés en premier lieu sur une diminution de la consommation d'énergie et en second lieu sur l'amélioration de la performance énergétique.

C'est un exemple de mesure concrète importante, pour que l'on cesse d'émettre des grandes idées, d'écrire de jolis textes de loi qui ne sont pas toujours appliqués et il s'agit effectivement d'entrer dans le concret. Ce type d'obligation met bien en évidence la responsabilité de tous sur ces questions environnementales et ici sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur la diminution de la consommation d'énergie. Il faut connaître et bien connaître avant de vouloir combattre.

Ela : 20 % des Français sont prêts à modifier leurs habitudes de façon importante et ont compris les enjeux écologiques actuels. Il reste 80 % de personnes à convaincre alors que le temps nous est compté. Comment faire pour réveiller les consciences ?

Bruno Genty : C'est pour cela que nous sommes là, nous jouons un rôle de donneur d'alerte, de force de proposition. L'idée est vraiment de concentrer les efforts sur ces 80 % pour leur montrer que d'autres modes de production et de consommation peuvent apporter des bénéfices pour l'environnement, et aussi en termes sociaux et en termes économiques.

Par exemple, si je propose à la fois une démarche globale sur l'offre de transports en commun et qu'en même temps j'incite les habitants à se passer de leur voiture, je les libère alors même qu'ils avaient l'impression, jusqu'alors, que c'était leur voiture qui les libérait. Nous devons démontrer au 80 % de la population restant à convaincre que l'environnement et sa prise en compte n'est pas une punition, mais une opportunité fantastique de vivre autrement et mieux.

Autre exemple : si en tant que citoyen je fais l'effort de choisir des produits alimentaires locaux, cela ne me coûte pas forcément plus cher et je peux avoir par moi-même une traçabilité de ces produits, parce que ce sont par exemple des légumes produits près de chez moi. Il y a aussi une forme de solidarité territoriale – des emplois dans mon secteur – et c'est aussi un moyen de réduire les transports, donc la pollution, la consommation énergétique, l'effet de serre. Aujourd'hui, si je consomme en hiver des produits venus de l'hémisphère Sud qui ne coûteront pas cher parce que les travailleurs sont payés au lance-pierre, l'impact social et environnemental de ma consommation est complètement masqué.

Fd : Comment jugez-vous la qualité de la traduction des objectifs généraux du Grenelle dans le texte de loi "Grenelle 2 " ?

Bruno Genty : En premier lieu, c'est un exercice très difficile de rendre compte de plusieurs centaines d'engagements, de niveau inégal en termes d'action publique. On va du petit point de détail jusqu'aux grandes orientations de politique générale. Les enjeux du projet de loi Grenelle 2 sont les mêmes enjeux que ceux que rencontre un architecte entre le moment où il a décidé de la forme de la maison et le moment où il doit se doter de la boîte à outils et des matériaux pour construire la maison.

Le projet de loi Grenelle 2 va nous donner les moyens de rendre réels, d'inscrire dans les territoires les principes actés dans le Grenelle 1, qui n'ont pas encore connu de traduction. Concrètement, cela veut dire par exemple, dans le domaine de l'agriculture, voir émerger une agriculture à haute valeur environnementale, soutenue par un dispositif incitatif. Dans le domaine de l'énergie, il y a l'obligation de construire des bâtiments ne consommant pas plus de 50 kw/h par mètre carré et par an, alors que les bâtiments actuels ont en moyenne une consommation de 240 kw/h par mètre carré par an, ce qui revient à diviser par cinq les charges reposant sur les occupants.

Thibault : Je travaille dans le secteur du logement et de l'habitat. Dans l'ensemble les bailleurs sociaux, les services de l'Etat et les collectivités sont assez désemparés par le Grenelle I dans la mesure où celui-ci manque d'outils opérationnels pour son application. Comment légitimer une action alors que celle-ci ne possède pas les outils nécessaires ?

Bruno Genty : Le plan bâtiment, qui n'est pas une application directe du Grenelle de l'environnement, prend en compte les objectifs du Grenelle et dote les collectivités territoriales bailleurs d'un outil nouveau permettant d'engager des travaux de réhabilitation thermique et énergétique des logements. Se saisissant de cette opportunité, la Ville de Paris a d'ailleurs engagé un programme portant sur 25 000 logements sociaux et très sociaux. Programme dont l'effet sera à la fois une meilleure préservation de l'environnement et une lutte contre la précarité énergétique des plus démunis.

L'archevêque de Canterbury "regrette" ses propos sur l'Eglise catholique


"Qu'une institution si profondément ancrée dans la vie d'une société (...) perde soudain toute crédibilité n'est pas seulement un problème pour l'Eglise, c'est un problème pour tout le monde en Irlande". En s'attaquant directement à l'Eglise catholique d'Irlande dans le Times, samedi, Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury - le plus haut prélat de l'Eglise anglicane - a provoqué la fureur des catholiques.

Le chef spirituel des quelque 70 millions d'anglicans dans le monde - dont la majorité au Royaume-Uni - a exprimé dans l'après-midi "sa profonde tristesse et ses regrets" auprès des catholiques.

Rowan Williams peine à maintenir l'unité de la communion anglicane, qui se déchire sur la question de l'ordination de femmes évêques en Grande-Bretagne et celle d'évêques homosexuels aux Etats-Unis. Des évêques anglicans, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, sont tentés d'établir de nouvelles structures à l'intérieur de la communauté anglicane, en réaction à l'évolution qu'ils estiment trop libérale de l'Eglise.

Ils rejettent notamment l'ordination aux Etats-Unis de l'évêque Gene Robinson, ouvertement homosexuel, ainsi que les ordinations de femmes évêques de plus en plus courantes en Amérique du Nord. Le pape Benoît XVI a annoncé à l'automne la création d'une "Constitution apostolique" facilitant la conversion des Anglicans qui rejettent les évolutions de leur église, prenant visiblement Rowan Williams de court.

L'Eglise anglicane est née d'un schisme avec l'Eglise catholique au 16è siècle après que le pape Clément VII eut refusé d'accorder au roi d'Angleterre Henri VIII un divorce. L'Eglise d'Angleterre est l'Eglise mère de la communion anglicane qui compte quelque 77 millions de fidèles. L'Eglise catholique revendique de son côté 1,1 milliard de fidèles.

2,16 milliards de dirhams accordés par le Japon au Maroc

Les prêts de 2,16 milliards de dirhams accordés par l’Agence japonaise de coopération internationale JICA destinés au financement des secteurs de routes et de l’eau potable.

763 millions de dirhams servirons à la construction du tronçon routier Tétouan – Jebha environs 120 km. Le deuxième prêt est d’un montant de 1,4 milliards de dirhams est destiné au financement de la construction de stations de traitement d’eau dans les régions de Khémissat et de Khouribga.

vendredi 2 avril 2010

Le Maroc est le seul pays à accéder à l'Investment Grade de S&P depuis le début dela crise économique (Mezouar)

Le Maroc est le seul pays à accéder à l'Investment Grade de Standard & Poor's (S&P) depuis le début de la crise économique et financière internationale, à un moment où l'agence de rating est devenue "très vigilante dans sa notation", a souligné jeudi le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salah Eddine Mezouar.



Dans un exposé devant le conseil de gouvernement, le ministre a indiqué que l'agence a salué la gestion anticipative et audacieuse de la crise par le Maroc en vue de limiter son impact sur l'économie nationale, a affirmé M. Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, lors d'un point de presse à l'issue du conseil.



M. Mezouar a cité à ce propos la mise en place d'un comité de vigilance, le soutien de la demande intérieure et l'accélération de la cadence des réformes.



L'amélioration de la notation du Maroc à l'heure où le pays s'apprête à émettre des bons sur le marché financier international traduit une appréciation positive du progrès qu'il a pu réaliser dans divers domaines, lui permettant un meilleur accès au financement au sein du marché international des capitaux, a relevé M. Mezouar.



L'Agence internationale de rating a amélioré la note du crédit souverain de la dette à long terme en devises de BB+ à BBB- et de la dette en monnaie locale à long terme de BBB à BBB+, avec des perspectives stables, et relevé la note à court terme en devises de B à A3 et la note à court terme en monnaie locale de A3 à A2.



Pour le ministre, ce saut qualitatif témoigne de la pertinence des réformes engagées par le Maroc, de la forte stabilité macroéconomique et politique du Royaume ainsi que de l'engagement du gouvernement à poursuivre son programme de réformes.



L'amélioration de la notation du Maroc est aussi une nouvelle reconnaissance des efforts consentis par le Royaume sur tous les plans, a-t-il dit, estimant que ceci est de nature à élargir la base des investisseurs étrangers, outre l'impact positif sur l'évaluation des autres opérateurs économiques marocains, en premier lieu les banques et les établissements publics et privés.



Le ministre a fait observer que durant les cinq dernières années, cinq pays seulement ont pu accéder à l'Investment Grade à savoir la Russie, la Roumanie, le Brésil, le Pérou et l'Inde, relevant que Standard & Poor's a revu la note de 33 pays, dont 25 ont été rétrogradés et 2 ont été écartés de l'Investment Grade.

Sophia Loren sur le petit écran dans le rôle de sa propre mère


Sophia Loren, discrète ces dernières années, a fait dimanche soir son retour sous les projecteurs dans un téléfilm sur sa vie où elle incarne sa propre mère, une femme au caractère bien trempé qui a tout fait pour sa fille devienne une star du cinéma

"La mia casa è piena di specchi" ("Ma maison est remplie de miroirs"), basé sur le livre éponyme écrit par la soeur de la comédienne, Maria Scicolone, raconte en deux volets la carrière fulgurante de la Loren, qui a commencé sa carrière comme simple figurante dans "Quo vadis" (1950).
Le premier volet de la saga a été diffusé dimanche soir sur la chaîne publique RaiUno et le second doit être diffusé lundi soir. Dans le rôle de la jeune et explosive Sophia Loren, Margareth Madè, qui a fait ses débuts devant la caméra dans "Baarìa" de Giuseppe Tornatore (2009).
Le personnage central de cette fresque aux accents mélodramatiques reste toutefois la mère de Sophia, Romilda Villani, qui bien qu'ayant elle-même remporté dans sa jeunesse le concours du meilleur sosie de Greta Garbo fut empêchée par ses parents de faire carrière au cinéma.
A travers sa fille Sophia, qu'elle a eue avec un homme qui l'a ensuite abandonnée, elle va chercher à tout prix à réaliser ce rêve brisé, et ce au prix de privations qui les conduiront de Pozzuoli, un village pittoresque près de Naples, jusqu'aux lumières des studios de Cinecittà à Rome.

Lors de la présentation à la presse du téléfilm, Sophie Loren n'a pas pu retenir ses larmes: "Excusez-moi, on parle, on parle, mais les choses restent en nous, on ne les oublie jamais et on n'y peut rien".
"Ma vie a été un conte de fées merveilleux (mais aussi) une histoire de guerre, de faim, de mendicité, parce que c'est ce que ma mère a fait pour nous: elle s'est battue pour donner à ses filles un nom et un avenir qui ne soit pas misérable", a-t-elle raconté.
Le téléfilm raconte aussi la rencontre de la Loren avec le producteur Carlo Ponti, qu'elle épousera en 1966 (décédé en 2007).
A partir de 1957, elle joue à Hollywood aux côtés des plus grands acteurs de l'époque: Clark Gable, Peter Sellers, John Wayne et Franck Sinatra. En 1962, elle reçoit l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de femme du peuple dans "La Ciociara" ("La Paysanne aux pieds nus") de Vittorio De Sica.

Les ventes de voitures neuves en France en hausse de 12% en mars


Les ventes d'automobiles neuves ont progressé de 12% en mars sur un an en France et de 14,5% depuis le début de l'année, a indiqué jeudi Olivier Veyrier, directeur commercial France de Peugeot

Les ventes de la marque Peugeot ont progressé en mars de 21% et en cumul depuis le début de l'année de 21% également, a ajouté M. Veyrier.
Il a expliqué ce résultat par "l'effet rémanent de la prime à la casse", lors d'un point de presse.
Pour éviter une crise de la branche automobile, secteur clef de l'industrie française, le gouvernement avait mis en place en 2009 une prime à la casse de 1.000 euros pour le remplacement des véhicules de plus de 10 ans.
Cette prime a été réduite à 700 euros en début d'année et devrait s'élever à 500 euros au 1er juillet. Le montant du bonus écologique a lui aussi baissé.
Cependant, les véhicules immatriculés sur les premiers mois de 2010 ont été commandés dans les mois précédents, pour certains avant la fin 2009, quand la prime était encore à taux plein.

Egypte: l'artiste Khaled Ajjaj condamné à 2 ans de prison pour fraude fiscale


L'artiste égyptien Khaled Ajjaj a été condamné dimanche par un tribunal fiscal du Caire à deux ans de prison ferme assortis d'une amende de 3000 Livres pour fraude fiscale.



Ajjaj, qui a été condamné par contumace, avait omis de renvoyer ses déclarations de revenus de 2000 à 2002.



L'artiste, qui aurait empoché 2 millions de Livres égyptiennes (1 LE=1,5 dirham) en revenus durant la période visée par l'accusation, devait 773 milles LE au fisc égyptien.

Marrakech: confirmation en appel de jugements prononcés à l'encontre d'un grouped'étudiants


La Cour d'Appel de Marrakech a confirmé mercredi les jugements prononcés en premier degré, à l'encontre de 10 étudiants, les condamnant à des peines d'emprisonnement allant de 2 à 4 ans, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.



La Cour a également condamné un autre étudiant, qui avait écopé de 2 ans en premier degré, à une peine d'emprisonnement de 3 ans, ajoute la même source.



Plusieurs charges ont été retenues par la juridiction à l'encontre des accusés, dont usage de la violence contre les forces de l'ordre, attroupement armé, détention d'armes blanches et destruction des biens publics, précise-t-on.


Cette affaire remonte au mois de mai 2008, lorsque la faculté de Droit de Marrakech et la cité universitaire étaient le théâtre d'une série d'actes de violence perpétrés par un groupe d'étudiants revendiquant notamment l'amélioration de leurs conditions de vie.

Interdiction de la récolte et la commercialisation des moules du site d'élevage de moules de Fnideq


Le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime a décidé d'interdire la récolte et la commercialisation des moules issues du site d'élevage de moules de Fnideq de la région de Tétouan, en raison de la présence de biotoxines marines dans les moules à des teneurs anormales.

Cette interdiction, qui va s'appliquer jusqu'à épuration totale du milieu, intervient à la lumière de résultats d'analyses effectuées par l'Institut national de recherche halieutique (INRH) au niveau de ce site, indique jeudi un communiqué de ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime.

En conséquence, il est recommandé aux consommateurs de ne s'approvisionner qu'en produits conditionnés, portant les étiquettes sanitaires d'identification et commercialisés dans des points de vente autorisés (marchés officiels).

Les coquillages colportés ou vendus en vrac ne présentent aucune garantie de salubrité et constituent un danger pour la santé publique, avertit la même source.

Tentative de vol dans une agence bancaire à Casablanca


Les services de police de Ben Msik Sidi Othmane ont été avisés d'une tentative de vol par effraction dans une agence bancaire, mais les malfrats ont pris la fuite après le déclenchement de l'alarme, apprend-on vendredi de source policière.

Les auteurs de la tentative de vol, survenue mercredi dernier, ont pu accéder à l'intérieur de cette agence du Crédit Immobilier et Hô telier (quartier Sedri), après avoir brisé une vitre sur le mur de façade, précise-t-on de même source.

Le déclenchement du système d'alarme sonore a obligé les malfaiteurs à prendre la fuite.

L'agence en question est dotée entre autres de deux caméras de surveillance ainsi que d'un système d'alarme silencieux.

Après avoir bu la tasse, le marché des piscines relève la tête en 2010


Après avoir bu la tasse en 2008 et au premier semestre 2009, le marché français des piscines privées, deuxième au monde derrière les Etats-Unis, devrait connaître un rebond d'activité en 2010

"Malgré un hiver très froid, le marché repart à la hausse et le nombre de piscines privées vendues en 2010, comme le chiffre d'affaires, devrait connaître une hausse de 10% à 15% par rapport à l'an dernier", a déclaré Jacques Braun, administrateur de la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP) jeudi lors d'une conférence de presse.
Pour M. Braun, "le marché de la piscine, lié à la courbe de confiance des ménages, est structurellement porteur car favorisé par la civilisation des loisirs et la volonté des ménages d'améliorer leur patrimoine immobilier".
Après deux années de baisse à cause de la crise économique, le retournement du marché, grâce notamment à un été 2009 ensoleillé, a eu lieu dès le troisième trimestre de l'an dernier (plus 7% de ventes de piscines) avant de s'envoler au quatrième trimestre (plus 38%) après un début d'année très maussade (moins 26,5% au premier trimestre, moins 8,5% au deuxième).
En 2009, le chiffre d'affaires a toutefois chuté de 10%, le prix moyen étant en baisse, à un milliard d'euros contre 1,1 milliard en 2008 et 1,4 milliard en 2007.
Le nombre de piscines privées a plus que doublé en 10 ans passant de 708.000 en 2000 à 1.465.840 fin 2009 (dont 559.000 hors sol, non enterrées).
Pour utiliser leurs piscines plus longtemps durant l'année, les propriétaires s'équipent de plus en plus d'abris qui couvrent les bassins. Ainsi 11.960 d'entre eux ont été vendus en 2009 pour plus de 145 millions d'euros de chiffre d'affaires.
L'avenir reste prometteur car 11% des propriétaires des 15 millions de maisons individuelles souhaitent acquérir une piscine, selon une étude du cabinet Decryptis.
En revanche, le marché des "baignades artificielles", avec des plantes pour épurer l'eau mais sans utilisation de traitements chimiques et qui ne sont donc pas considérés comme des piscines, reste confidentiel avec "moins d'une centaine" de ventes par an, selon Phillipe Bach, président de la FPP.
Consciente des enjeux liés au développement durable, la FPP est en train d'élaborer un logiciel qui permettra de calculer les équivalences en dioxyde de carbone (CO2) de l'exploitation des piscines en fonction de différent paramètres, comme la taille ou les équipements.
Ainsi, l'exploitation d'une piscine de huit mètres sur quatre correspond en moyenne à 200 kilos de CO2 par an, soit un aller-retour Paris-Lyon en voiture.
Souvent critiquée lors des périodes de sécheresse l'été, la FPP souligne que la consommation moyenne en eau d'une telle piscine correspond à 25 mètres cube par an, moins qu'un robinet qui fuit (35 m3), soit 0,1% de la consommation française.
Malgré la multiplication des bassins, le nombre d'accidents mortels continue de diminuer proportionnellement, selon la FPP.
Ainsi le nombre de décès d'enfants de moins de six ans est passé de 4,5 pour 100.000 piscines privées en 2000 à 2,7 en 2003 et 1,2 en 2009, selon des chiffres fournis par l'Institut de Veille sanitaire (InVS).
En 2009, l'InVS a toutefois encore recensé 19 noyades mortelles d'enfants de moins de six ans.
Depuis l'application de nouvelles obligations en matière de sécurité, environ 75% des piscines disposent d'un des quatre éléments obligatoires (au choix alarmes, barrières, abris ou couvertures), estime la FPP.

Allergies, obésité : les animaux aussi victimes de la "malbouffe"


A l'instar de leurs maîtres, Médor et Félix qui mangent de plus en plus de conserves et autres aliments préparés développent des allergies et des maladies comme l'obésité, avec le risque de réduire leur durée de vie


Les aliments industriels sont décriés par les professionnels de la santé animale et les associations militant pour leur bien-être.
Gérard Lippert, acupuncteur animalier à Bruxelles, estime que "les animaux, comme les hommes, sont aujourd'hui victimes de la malbouffe".
Il a réalisé des travaux sur 600 chiens morts. "Ceux qui avaient mangé des aliments industriels sont morts trois ans plus tôt que ceux qui avaient consommé de la nourriture ménagère", dit-il. Il rappelle qu'"à l'origine le chien est un omnivore qui partageait sa nourriture avec l'homme".
"Je soigne énormément de chiens et de chats pour des problèmes cutanés, locomoteurs et digestifs", raconte-t-il.
"Les croquettes sont surchauffées ce qui détruit les vitamines, les oligoéléments et autres éléments nutritifs de fond", explique le vétérinaire.
"On ne connaît pas la nature des protéines animales", poursuit-il. "De plus, il y a une proportion excessives de céréales souvent d'origine transgénique et peu de végétaux (...) On fait de nos chiens et chats des ruminants! Je regrette que certains de mes confrères vendant des croquettes soient juges et parties", dit-il.
Laurence Colliard, vétérinaire nutritionniste à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) estime que "seulement 5% des propriétaires de chiens et de chats cuisinent des rations journalières". "Je constate une recrudescence des allergies, diarrhées, vomissements, dermites et des cas d'obésité surtout chez les chats car les croquettes, trop énergétiques, favorisent l'obésité", explique-t-elle.
Selon elle, le succès des aliments industriels vient du fait que la ration ménagère équilibrée - qui impose d'ajouter à la viande, aux légumes, riz et pâtes, une cinquantaine de nutriments - est compliquée. De plus, elle doit tenir compte de l'âge, du poids et de l'activité de l'animal. Par ailleurs, certaines croquettes ont l'avantage d'atténuer les odeurs d'urines et de modifier la consistance des crottes.
Un succès que la Facco, chambre syndicale des fabricants d'aliments pour animaux de compagnie ne dément pas avec un marché florissant de plus 2,7 milliards d'euros en 2008.
Les aliments préparés combinés aux progrès de la médecine vétérinaire contribuent à un allongement significatif de l?espérance de vie des chiens et des chats, tout en leur apportant une meilleure qualité de vie, selon la Facco.
L'industrie des aliments préparés pour chiens est née avec James Spratt, qui a fabriqué les premiers biscuits pour chiens en Angleterre en 1860.
150 ans plus tard, de nombreux sites internet prônent le retour à l'alimentation naturelle pour les animaux de compagnie à l'instar de b-a-r-f.com. "La consommation de l'alimentation industrielle comme les croquettes (...) provoque cancers, allergies diverses, problèmes de digestion, affections rénales, hépatites, diminution de fertilité et problèmes de croissance", affirme le site.
Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition animale conseille aux internautes sur cuisine-a-crocs.com de mitonner des petits plats.
Selon une étude de 2008 (Sofres/Facco) la France est le leader européen de la possession animale avec notamment 7,8 millions de chiens et 10,7 millions de chats.

jeudi 1 avril 2010

Des radios sans risque de radiation?


Déjà présent dans neuf établissements médicaux en France, le système dimagerie EOS est une véritable révolution à la fois pour les médecins dont les diagnostics seront facilités grâce à une meilleure qualité de limage, mais également pour les patients. Entre la radio et le scanner, ce système permet de réaliser en seulement une vingtaine de secondes des images précises du corps entier en trois dimensions, et cela juste en étant debout.

Autre avantage considérable, avec le système EOS, les irradiations sont 10 fois plus faibles que celles de la radiologie conventionnelle et 1000 fois inférieures à celles du scanner. Cette innovation est particulièrement bénéfique aux enfants dont les organes sont plus sensibles aux radiations ionisantes de ces appareils.

Minceur : les 10 pires aliments stocke-graisses


Les fritures Lire la suite l'article

Minceur : les 10 pires aliments stocke-graisses Agrandir la photo

Evidemment! Mais il est toujours bon de le rappeler! Et sous toutes ces formes! Chips même lègéres, frites, nems beignets! Se mangent sans y penser bêtement et goulement. N'apportent que du sel et du gras. N'oubliez pas : environ 36 grammes de graisse pour 100 grammes! Vous évitez au maximum.

Les viennoiseries et surtout le croissant aux amandes

Une amande c'est excellent pour la santé. Quand elle est camouflée dans une pâte feuilletée et de la graisse et de la frangipane. Ce seul croissant annonce très clairement 35 grammes de glucides! La journée qui commence un peu lourdement! Les viennoiseries ne sont de toutes façons pas recommandées pour une alimentation équilibrée!

Les saucisses

Aucun doute, une chipolatas, une merguez ou une Strasbourg, une saucisse reste une saucisse et en terme de gras elle pèse lourd! La saucisse fait grossir évidemment, mais aussi elle ne fait pas de bien à vos artères. La saucisse ne se mange qu'avec extrême modération!

Les barres au chocolat


Un petit creux au gouter: on évite les barres pleines de chocolat, de gras. On se concentre sur un yaourt, un fruit. En effet, la barre contient autant de gras (enfin plus de gras) qu'un déjeuner complet!

L'huile et surtout la mayonnaise

Quelle soit d'olive, de tournesol, de raisin, l'huile reste de l'huile. La mayo, une seule petite cuillère à soupe pèse 25 grammes de glucides! On évite. Elle se rempalce volontier par des sauces yaourts et fines herbes, une goutte d'huile d'olive.

La panure

Poulet, poisson, escalopes, pomme de terre, panés tous ses aliments deviennent des ennemis! Une cuisson qui de plus demande de cuire au beurre. On double l'effet gras. Le pire, le cordon bleu agrémenté de fromage et de bacon! Un must