mercredi 10 mars 2010

Réchauffement climatique : les thèses s'affrontent


L'homme est-il vraiment responsable du changement climatique?


• OUI

"Pour celui qui est en cours ", rappelle Valérie Masson-Delmotte. Les scientifiques savent aujourd'hui faire la part entre les causes naturelles et les activités humaines. "Des activités qui ont commencé à sérieusement modifier le climat à partir des années 1960 ", rapporte Jean Jouzel, avec un réchauffement lié au gaz à effet de serre, contré, en partie, par la pollution atmosphérique, qui favorise le refroidissement. "On sait que l'on est sorti du cadre naturel et il est très probable que la responsabilité soit celle des gaz à effet de serre ", confirme Hervé Le Treut. Les modèles du climat simulent tous une forte amplification arctique du changement climatique : c'est ce qui est observé depuis quelques décennies. "Certes, il faut se garder de succomber au catastrophisme, aux discours qui déforment les constats de la science et risquent au final d'engendrer la résignation ", avertit Hervé Le Treut. Des scientifiques qui n'ont jamais évoqué une quelconque disparition de l'homme ou toute autre apocalypse telles que certains sceptiques aimeraient bien faire croire. Mais une chose est sûre : " Le niveau de CO 2 atmosphérique a augmenté ces dernières années plus vite que ne le prévoyait le pire scénario du Giec ", rappelle dans son livre l'académicien.
• NON

"L'hypothèse d'un renforcement de l'effet de serre lié au CO2 n'est pas idiote en soi, mais prétendre que les émissions d'origine anthropique sont responsables à 90 % du changement climatique est stupide", assène Vincent Courtillot en rappelant qu'au cours des âges le climat de la Terre a varié de manière tout à fait naturelle, parfois de façon très brutale, le tout sans la moindre intervention humaine… Pour les "sceptiques ", rien ne prouve donc que "le CO2 ait pris les manettes du climat". Vu le degré d'incertitude des prévisions, l'application du principe de précaution, qui commande d'agir sans attendre d'avoir la confirmation scientifique d'une menace, ne leur paraît pas non plus se justifier. " Il me semble plus urgent de s'occuper de problèmes immédiats comme la démographie, la faim dans le monde, l'accès à l'eau potable ou le recyclage des déchets urbains, en grande partie occultés par la question du réchauffement ", estime Vincent Courtillot. Pour Claude Allègre, les deux maîtres mots sont " adaptation " et "innovation". Car " si le climat change, il ne faut pas croire qu'il suffira de contrôler le CO2 pour l'arrêter !".

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