
Le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) est dans la tourmente. Le Figaro a demandé à des scientifiques, sceptiques ou tenants du réchauffement, de répondre à quatre questions.
» La Terre se réchauffe-t-elle ?
» L'homme est-il vraiment responsable du changement climatique ?
» Les modèles de projection climatique sont-ils fiables ?
» L'influence du soleil est-elle prépondérante ?
• La Terre se réchauffe-t-elle ?
Les théoriciens du réchauffement Les climato-sceptiques
• OUI
Oui, affirment les scientifiques du climat. "Il est évident que cette hausse n'est pas uniforme partout et tout le temps", rappelle Hervé Le Treut, membre de l'Académie des sciences et directeur de l'institut Simon Laplace. Il y a une variation très forte dans l'Arctique. On sait également que " les continents se réchauffent plus que les océans", explique Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au LSCE (laboratoire des sciences du climat et de l'environnement). Mais, globalement, depuis le début du XXe siècle, la températerreture moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 0,75 °C. Et ces dix dernières années "ont été les plus chaudes depuis 150 ans", insiste le glaciologue Jean Jouzel, chercheur au LSCE. Il y a eu par le passé des périodes plus chaudes, parfois localement, comme lors de la dernière période interglaciaire, il y a 125 000 à 130 000 ans (+ 2° à 5 °C aux pôles) parfois globalement comme il y a 3 millions d'années avec plus de CO 2 . Ces périodes ont des causes de réchauffement connues. Mais la question posée est différente : " Elle est de savoir si l'on peut laisser s'ajouter aux fluctuations naturelles du climat l'effet de gaz qui s'accumulent dans l'atmosphère, qui y resteront des siècles et vont en quelques décennies provoquer un réchauffement important et très lentement réversible ", rappelle Hervé Le Treut.
• OUI, MAIS
Oui, mais "de façon très irrégulière à la fois dans l'espace et dans le temps", répond le géophysicien Vincent Courtillot, l'un des scientifiques français les plus en pointe dans la critique des thèses "réchauffistes". Les courbes de températures qu'il a reconstituées avec une équipe de l'Institut de physique du globe de Paris, qu'il dirige, montrent qu'entre 1900 et 1986, il n'y a pas eu de réchauffement en Europe. Les températures ont ensuite grimpé de 1 °C avant de se stabiliser, "pour une raison que l'on ignore", précise-t-il. En Amérique du Nord, l'évolution est en dents de scie : forte hausse jusque dans les années 1930 puis une baisse très marquée avant une remontée à partir des années 1970. Conclusion de Courtillot : "Il n'y a pas de climat global. Les variations se produisent à l'échelle régionale et sont indépendantes de l'évolution des teneurs en gaz carbonique qui, elles, n'ont cessé de grimper tout au long du XXe siècle." Les "sceptiques" contestent également l'affirmation selon laquelle la période actuelle bat des records de chaleur. En se basant sur les travaux d'un Suédois, qui a analysé l'épaisseur des cernes de croissance des arbres dans le nord de la Scandinavie, Vincent Courtillot estime que le climat était plus chaud aux alentours de l'an 1000. À une époque où les rejets de CO2 d'origine anthropique étaient très faibles.
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