mercredi 10 mars 2010

Réchauffement climatique : les thèses s'affrontent


• Les modèles de projection climatique sont-ils fiables ?


• OUI

"Il y a une confusion entre les modèles économiques empiriques et les modèles climatiques qui appliquent des principes physiques ", précise Hervé Le Treut. Les chercheurs travaillent sur une maquette de la planète Terre reposant "  sur des principes de physique universels " avec un jeu d'équations unique. Ils savent reproduire les saisons, les épisodes du passé, chauds ou les glaciations. " On sait reproduire le moment où le Sahara était humide, les régimes des moussons, les conséquences des éruptions volcaniques… " Et il est faux de penser que les modèles sont une extrapolation des données observées ou une prolongation des phénomènes constatés dans le passé. " Les résultats ne dépendent pas de ce qui s'est passé au début du XXe siècle ", poursuit Hervé Le Treut. Cela n'empêche évidemment pas les incertitudes. " Il y en a sur le rôle des nuages. Lorsque les modèles évoquent une hausse possible des températures entre 2 et 6 °C, la moitié de cette fourchette exprime cette incertitude", poursuit Jean Jouzel, "c es incertitudes sont toutes dans les rapports du Giec ", encore faut-il les avoir lus. Les modèles ne font pas tous les mêmes projections. Aucun ne propose une hausse linéaire des températures, mais "tous prédisent un réchauffement".
• NON

" Les paramètres (du climat) sont hors de portée des modèles. Donc les modèles sont hors réalité", tranche Claude Allègre dans son dernier livre, paru la semaine dernière. Pour l'ancien ministre de la Recherche, qui résume sur ce point la position de tous les " sceptiques ", le climat est une machinerie beaucoup trop complexe et la climatologie une science bien trop jeune pour prétendre décrire le climat qu'il fera dans un siècle. Yves Lenoir, ingénieur à l'École des mines de Paris et spécialiste du climat, cite en exemple le cycle de l'eau. "Comme il est quasiment impossible de simuler sa dynamique par des équations mathématiques, ce processus, qui représente le tiers des échanges de chaleur à l'échelle du globe, n'est pas inclus dans les modèles. " Une omission d'autant plus fâcheuse que la vapeur d'eau est le principal gaz à effet de serre, loin devant le CO2… "Toutes ces incertitudes sont sous-évaluées  ", déplore Vincent Courtillot qui constate que la courbe des températures moyennes mondiales, établie par Phil Jones, le directeur de l'unité de recherche climatique de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni), au centre de l'affaire du "Climategate", baissent ou en tout cas n'augmentent plus de manière significative depuis 1995. Une légère inflexion que les modèles n'avaient pas prévue.

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