
La décision était attendue, elle est désormais officielle : il n'y aura plus de raffinage sur le site Total de Dunkerque. Le groupe pétrolier a cependant annoncé, lundi 8 mars, à l'issue du comité central d'entreprise (CCE) qui concernait l'avenir de la Raffinerie des Flandres, que l'emploi des 370 salariés de la raffinerie serait maintenu par la création d'un dépôt, d'un centre de formation, d'un centre technique et par des reclassements.
Le dépôt logistique devrait employer 15 personnes, les centres de formation et d'assistance technique au raffinage environ 205. Les salariés se verront également proposer 80 postes dans d'autres raffineries et 30 dans d'autres structures de Total en France. Enfin, 20 salariés pourront bénéficier de "fins de carrières anticipées", a indiqué un porte-parole du groupe pétrolier.
Total a en outre annoncé plus tôt dans la journée la signature d'un accord avec EDF concernant l'installation d'un terminal méthanier à Dunkerque qui permettrait la création supplémentaire "d'une cinquantaine d'emplois directs" à l'horizon 2014. Un projet reçu "très positivement" par le gouvernement. Le directeur du raffinage, Michel Bénézit, a confirmé la participation à hauteur de 10 % du groupe pétrolier dans ce projet. Il n'y aura "aucun licenciement" et la palette de postes sera proposée aux salariés "sur la base du volontariat", a assuré Total dans un communiqué.
"TOTAL NE LICENCIE PERSONNE"
"Total ne licencie personne", a insisté M. Michel Bénézit, en précisant que vis-à-vis des sous-traitants, "l'obligation légale de Total est nulle" et que leur situation ne devait pas être abordée ce lundi dans le cadre du CCE, mais ultérieurement avec les pouvoirs publics locaux. Le démontage progressif des unités de la Raffinerie des Flandres pourrait durer jusqu'en 2013.
Ces annonces n'ont pas suffi à calmer les trois cents salariés réunis devant le siège du groupe à la Défense. Quelques-uns ont pénétré dans le bâtiment en milieu de journée avant d'être refoulés par les forces de l'ordre à l'aide de gaz lacrymogènes. "Il est très clair que le projet de la direction d'aujourd'hui est une véritable provocation, il est inacceptable", a vivement réagi Charles Foulard, coordinateur CGT.
Le projet de fermeture de la raffinerie de Dunkerque a été à l'origine, fin février, d'une grève nationale d'une semaine qui a fait planer la menace d'une pénurie de carburants et a poussé le gouvernement à intervenir dans le dossier. M. Estrosi avait alors averti que la raffinerie de Dunkerque devrait rouvrir s'il n'y avait pas "un vrai projet de substitution" permettant un maintien de l'emploi. La raffinerie compte 370 salariés directs et 400 à 450 salariés de sous-traitants.
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