lundi 8 mars 2010

Fermeture de la raffinerie de Dunkerque : la CGT menace de saisir la justice


La CGT, syndicat majoritaire du groupe pétrolier Total, a menacé de saisir la justice pour entrave à l'information, après l'annonce, lundi 8 mars, de la fermeture de la raffinerie de Dunkerque. "Nous allons demander au secrétaire du CCE [comité central d'entreprise] d'agir en justice pour obtenir de celle-ci qu'elle ordonne la continuation de l'activité de la raffinerie et de faire cesser la privation du travail des salariés", a déclaré le coordinateur CGT pour le groupe, Charles Foulard, ajoutant que "Total a créé les conditions pour nous mettre devant les faits accomplis".

M. Foulard a qualifié les annonces de Total de "véritable provocation", regrettant que le "projet industriel ne [soit] pas eu rendez-vous". Il a appelé à la tenue une réunion de l'intersyndicale mercredi pour décider d'une éventuelle reprise de la grève. "Nous n'avons pas arrêté la grève, nous l'avons suspendue de manière tactique", a-t-il expliqué.

Au pied des bureaux du groupe pétrolier à la Défense, l'amertume a envahi les salariés partis en car de Dunkerque au petit matin, et leurs collègues venus d'autres sites. "Par rapport à nos attentes, les annonces de Total, c'est zéro", résume Thierry Dufresne, membre du CCE. "Tout ce qu'ils proposent, c'est une plateforme technique avec environ 200 emplois, mais ça on peut déjà le faire avec du personnel de Normandie, puisqu'on supprime 250 postes dans le raffinage là-bas", ajoute le syndicaliste CGT.

"ON EST PAS DES FORMATEURS, NOUS, ON EST DES RAFFINEURS"

Pour SUD, le syndicat majoritaire à la raffinerie de Dunkerque, les propositions de la direction ne sont de la "redite". "L'école de formation, on nous a déjà dit ça le 1er février, mais on est pas des formateurs, nous, on est des raffineurs", rénchérit Joël Bouret, 27 ans d'ancienneté au compteur de Total. "Et le centre technique, cela veut dire passer 70 % de notre temps en déplacement, loin de nos familles, on ne veut pas de ça", explique-t-il.

En tentant de penétrer dans le hall du siège de Total, les salariés se sont fait refouler par les gaz lacrymogènes des gendarmes. Quelques vitres ont été brisées.

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