
Deux explosions se sont produites, lundi 15 mars, à Warri, dans le sud du Nigeria, à l'ouverture d'une conférence consacrée à l'amnistie de rebelles opérant dans cette région pétrolifère. "Il y a eu deux explosions de voitures. La première s'est produite juste au moment où les gouverneurs arrivaient [pour la conférence], et la seconde environ une demi-heure plus tard", a déclaré le porte-parole du gouverneur de l'Etat du Delta, Emmanuel Uduaghan, présent sur les lieux.
La première explosion, distante, a retenti peu après 11 heures locales (même heure en France). La seconde, qui semblait bien plus proche du centre de conférence, s'est produite environ vingt minutes plus tard, selon une journaliste de l'AFP sur place, au moment où les participants pénétraient dans la salle de conférence, au siège du gouvernement local à Warri. Un mouvement de panique a suivi la détonation, les participants sont sortis en courant, au milieu de la fumée et des fenêtres soufflées. Il n'était pas encore possible de savoir s'il y avait des blessés.
Le principal groupe rebelle opérant dans le sud pétrolifère du Nigeria, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), a revendiqué ces attentats et menacé d'attaquer des installations pétrolières du groupe français Total, jusqu'à présent épargné par les violences. "Dans les prochains jours, nous mènerons des attaques contre les installations pétrolières et étendrons nos actions à des compagnies comme Total qui ont été épargnées par le passé", a déclaré le MEND dans un communiqué.
"LE DIALOGUE SANS FIN N'EST PLUS TOLÉRÉ"
La conférence, prévue pour durer deux jours, devait réunir plusieurs centaines de personnes, dont des gouverneurs des Etats de la région du Delta du Niger ainsi que des leaders communautaires. Le ministre fédéral chargé des affaires de la région, Ufot Ekaette, était également présent.
Plusieurs groupes armés opèrent dans le sud du Nigeria, où une amnistie leur avait été offerte il y a six mois par le président Umaru Yar'Adua en échange de leur démobilisation, mais cette politique a fait long feu et des attaques ont repris. "Le dialogue sans fin et les conférences ne seront plus tolérées", écrit le MEND dans son communiqué, en dénonçant "le vol des terres des peuples du delta du Niger par les compagnies pétrolières" et les gouverneurs de la région qui "pillent" leurs propres Etats.
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