dimanche 28 mars 2010

Pédophilie: le Vatican dément les accusations du New York Times contre le pape


Le Vatican a démenti vendredi des informations du New York Times, selon lesquelles Joseph Ratzinger savait que le prêtre pédophile hébergé en 1980 dans son diocèse pour une thérapie, avait été transféré dans une autre paroisse

Selon le quotidien, en janvier 1980, le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, alors archevêque de Munich, a dirigé une réunion au cours de laquelle le transfert d'Essen à Munich du prêtre Peter Hullermann, accusé de pédophilie, a été validée. Il sera destinataire ensuite d'une note dans laquelle on l'a informé que le père Hullermann avait repris son service pastoral alors qu'il était supposé suivre un traitement.

En 1986, ce prêtre sera déclaré coupable d'avoir agressé sexuellement des garçons dans une autre paroisse bavaroise, après son transfert à Munich.

"L'article du New York Times ne contient aucune nouvelle information. L'archevêché (de Munich) confirme que l'archevêque d'alors (Joseph Ratzinger) n'a pas eu connaissance de la décision de réinsérer le prêtre H. dans l'activité pastorale de la paroisse", affirme vendredi un communiqué de l'archevêché de Munich cité dans une déclaration du porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

"L'archevêché rejette toute autre version comme étant de la pure spéculation. Le vicaire général de l'époque, Mgr Gerhard Gruber, a assumé sa pleine responsabilité pour avoir pris la décision erronée de réinsérer H. dans la paroisse", conclut le communiqué.

"Cette affaire est particulièrement intéressante" parce qu'elle révèle "qu'à l'époque le cardinal Ratzinger était en position de lancer des poursuites à l'encontre du prêtre, ou au moins, de faire en sorte qu'il n'entre plus en contact avec des enfants", écrit le quotidien américain.

C'est le deuxième jour consécutif que le New York Times publie des informations embarrassantes pour le Vatican. Jeudi, le journal avait affirmé que le futur pape avait couvert les agissements sexuels d'un prêtre américain, accusé d'avoir abusé de 200 enfants sourds d'une école du Wisconsin (nord des Etats-Unis).

Audience record pour un marathon télévisé anti-Berlusconi sur internet


Un marathon télévisé anti-Berlusconi, organisé dans la nuit de jeudi à vendredi par un journaliste de la télévision publique privé d'antenne et retransmis par des télévisions locales ou satellitaires et internet, a obtenu une audience record, ont rapporté les médias italiens

A deux jours des élections régionales dans 13 des 20 régions italiennes, l'émission, intitulée Raiperunanotte ("Rai pour une nuit") et dédiée à la liberté d'expression, a rassemblé 200.000 spectateurs sur le web. Elle a obtenu en outre 13% d'audimat, selon des chiffres communiqués par les organisateurs.

La Rai qui regroupe les chaînes publiques, avait décidé de suspendre avant les élections toutes ses émissions politiques sous prétexte de ne pas favoriser un des partis en lice, provoquant un tollé mais aussi un vide dans le débat électoral.

Face à ce diktat, l'animateur de l'émission politique AnnoZero Michele Santoro a monté de toutes pièces "Raiperunanotte", diffusée en direct depuis Bologne (centre) et retransmise sur des écrans géants dans 200 villes dont Rome et Naples, mais surtout sur 40 télévisions locales et en streaming sur de nombreux sites internet.

L'émission a démarré très fort avec la diffusion d'un film montrant Mussolini haranguant la foule, suivi immédiatement d'une vidéo d'un discours de Silvio Berlusconi: un raccourci saisissant.

"Je devrais être très sévère", a ensuite réagi le président du Conseil qui se trouvait à Bruxelles pour le sommet européen sur un plan d'aide à la Grèce, et qui s'en est pris aux émissions "qui accusent quelqu'un de tout et de rien sans lui donner la possibilité de se défendre".

Parmi les invités de l'émission, de nombreux journalistes politiques tels que Giovanni Floris ou Marco Travaglio, ainsi que des des chanteurs et l'acteur Roberto Benigni.

Michele Santoro a aussi lancé un SOS au président de la République Giorgio Napolitano, une personnalité très respectée en Italie: "Cher président, nous n'en sommes pas encore au fascisme mais certaines ressemblances peuvent être sources d'inquiétude".

Les Italiens votent pour les élections régionales


Les électeurs italiens ont commencé, dimanche, à voter pour l'élection des présidents des 13 des 20 régions du pays.



Environ 50.000 bureaux de vote ont ouvert dès 08h00 et devront le rester jusqu'à 22h00 pour rouvrir lundi de 07h00 à 15h00.



Quelque 41 millions d'Italiens -sur une population de 60 millions d'habitants- sont appelés à voter lors de ces élections qui permettront également le renouvellement de quatre assemblées provinciales (Imperia, l'Aquila, Viterbo et Caserta) et de 462 conseils communaux. Des résultats partiels sont attendus lundi soir.



Les régions concernées sont le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, la Ligurie, l'Emilie-Romagne, la Toscane, les Marches, l'Ombrie, la Lazio, la Basilicate, la Campanie, les Pouilles et la Calabre.



Ce scrutin a valeur de test national pour le gouvernement de centre-droit au pouvoir depuis deux ans, car ce sera le seul d'ici aux législatives de 2013.



Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, leader du parti du peuple de la liberté (PDL) s'est, d'ailleurs, fortement investi dans la campagne pour ces régionales, exhortant ses partisans à accomplir leur devoir électoral et à écarter le risque d'une faible participation.



Nando Pagnoncelli, de l'institut Ipsos, n'a cependant pas écarté le "risque de montée de l'abstention" du fait de "la forte préoccupation pour l'emploi et à l'impression que la classe politique et les médias parlent de toute autre chose que de la crise".



Alors que l'Italie sort tout juste de sa pire récession depuis la seconde guerre mondiale, le chô mage constitue, en effet, la première préoccupation pour 79 pc des Italiens, contre 47 pc en 2008.



Le président du Conseil a vu sa popularité s'éroder sur fond de hausse du chô mage, de prétendues affaires de corruption et d'enquête sur ses tentatives présumées de faire pression sur la RAI pour empêcher la diffusion d'émissions télévisées critiques envers son gouvernement.



Selon un récent sondage, la cote de popularité du gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi est tombée à 39 pc contre plus de 50 pc en décembre. Dans ce contexte, même Berlusconi a, semble-t-il, revu à la baisse ses ambitions: s'il visait initialement 6 régions contre 7 pour l'opposition de gauche, il miserait désormais sur 4 victoires (la Lombardie et la Vénétie, deux fiefs de la droite, auxquelles viendraient s'ajouter la Campanie et la Calabre).



L'opposition de centre gauche devrait, pour sa part, s'assurer la victoire dans au moins cinq régions, dont quatre sont situées dans son fief traditionnel du Centre (Emilie-Romagne, Toscane, Ombrie et Marches) auxquelles s'ajoute la Basilicate, dans le Sud.



Quatre régions, dont le Piémont et la Lazio, figurent parmi celles où opposition et majorité sont au coude-à-coude.



En attendant les résultats des urnes, des craintes ont été exprimées au sein de la classe politique italienne au sujet de la possible progression du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord (au gouvernement).



En jouant sur les registres de l'immigration, de la sécurité et du localisme, la Ligue est parvenue en effet à pénétrer des régions jusque-là acquises à la gauche menée par le Parti Démocrate (PD) et à menacer celle-ci dans ses bastions en agitant le drapeau de l'identité régionale.



Du reste, le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, estime "assez logique" que sa formation progresse et puisse même dépasser le PDL de Berlusconi dans le nord (Vénétie, Piémont, Lombardie).



L'on redoute ainsi qu'en prenant une place plus grande que celle qui est la sienne actuellement, la Ligue ne songe à ébranler la cohésion gouvernementale et ne tente d'éjecter, pour incompatibilité de positions, l'autre allié important de Berlusconi, le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, cofondateur du PDL.



Dans l'hypothèse d'un succès, la Ligue a déjà annoncé son intention de réclamer un ministère supplémentaire (elle en compte 4 actuellement) et la mairie de Milan, la seconde ville du pays, des revendications qui, selon les observateurs, risquent de secouer le PDL.

Le festival de Tétouan rend hommage à Claudia Cardinale


La 16è édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan rendra hommage à l'actrice italienne Claudia Cardinale, un événement qui promet d'être parmi les moments forts de cette édition.

Le festival donnera aussi l'occasion de vOIR trois films italiens où Claudia Cardinale incarne le premier rô le féminin. Il s'agit de "La Ragazza con la valigia" (La Fille à la valise) de Valerio Zurlini (1961), "Il Gattopardo" (Le Guépard) de Luchino Visconti (1963) et "Il Giorno Della Civetta"(La Mafia fait loi) de Damiano Damian (1968).

Née à Tunis le 15 avril 1938, Claudia Cardinale se fait remarquer en 1957 dans un concours de beauté, puis gagne un voyage à la Mostra de Venise, où les producteurs vont la noyer de propositions.

Désireuse de faire carrière d'institutrice, elle décline toutes les offres qui lui sont proposées, avant que son destin ne finisse par la rattraper.

Les traits de son visage, ses cheveux bruns et surtout sa voix lui permettent de décrocher de petits rô les dès l'âge de 17 ans, et elle est très vite considérée comme une future Sophia Loren.

Sa carrière décolle véritablement lorsque Franco Cristaldi, son futur époux, la prend en main. Elle joue alors dans les plus grandes productions du moment dont "Rocco et ses Frères" en 1960, "Le Guépard" et "Cartouche".

Quelques années plus tard, la comédienne débarque aux Etats-Unis où elle tourne "Il était une fois dans l'Ouest", sous la direction de Sergio Lione.

Claudia Cardinale ne maîtrise pas bien la langue anglaise, ce qui ne l'empêche pas de percer en outre-Atlantique.

Dans les années 70 et 80, ses rô les s'étoffent. Elle retrouve Jean-Paul Belmondo dans "La Scoumoune". En 1971, elle tourne sous la direction d'Henri Verneuil pour "Les lions sont lâches". Ce cinéaste fera à nouveau appel à elle en 1991 pour "Mayrig" et "588, Rue Paradis".

Tout au long de sa vie, elle aura collaboré avec les plus grands, que ce soit Federico Fellini "Huit Et Demi", Henry Hathaway "Le Plus Grand Cirque Du Monde" ou encore avec Richard Brooks "Les Professionnels".

Claudia Cardinale a été primée à Venise en 1993 et un hommage à Berlin en 2002.

Lever de rideau sur la 3ème édition du festival international du film de l'étudiant

Le rideau a été levé, mercredi soir à Casablanca, sur la 3ème édition du Festival international du film de l'étudiant (FIFE) qui se poursuivra jusqu'au 27 courant .

La cérémonie d'ouverture de cette manifestation, organisée par l'Association Arts et Métiers sous le thème ''Création et interaction'', a été marquée par un Show artistique ''costumes à travers l'histoire'' présenté par IHB Art Média, ainsi qu'une exposition ''correspondances'' de peinture et de sculpture.

Le thème de cette édition reflète, selon les organisateurs, l'aspect multidimensionnel de la création (documentaire, fiction, animation..), avec l'introduction cette année du clip vidéo et du film expérimental.

L'objectif, ont-ils fait observer, étant d'inviter le public pour un "voyage attrayant dans le monde de l'image et du mouvement" proposé par des étudiants des écoles de formation en audiovisuel et multimédia représentant 24 pays dont les Etats-Unis, la Chine, l'Espagne, la France, l'Italie, l'Egypte, la Tunisie, la Belgique, l'Allemagne et le Liban

Le programme de cette manifestation prévoit notamment un atelier sur la réalisation d'une vidéo clip et une visioconférence sur les métiers du jeu vidéo et du film d'animation.

Plusieurs autres activités artistiques visant le renforcement des échanges et du partenariat culturel, sont au menu de ce festival qui offre une précieuse opportunité pour promouvoir des films réalisés par des étudiants lauréats des écoles du cinéma et présenter les dernières nouveautés dans le domaine audiovisuel.

Conçu pour renforcer l'échange entre les jeunes cinéastes en leur permettant de tirer profit des expériences des uns et des autres (documentaires, fiction, film d'animation, clip vidéo, film expérimental..), ce festival a pour ambition d'enrichir la culture audiovisuelle des étudiants, de développer chez eux la disposition de se rendre aux salles de cinéma et de consolider l'activité cinématographique en milieu universitaire.

Les différentes manifestations programmées lors de cette édition, se dérouleront au théâtre Mohammed VI, l'Institut Français, l'Institut Cervantès,

la Villa des arts, le Cinéma ABC, l'Ecole supérieure des beaux-arts, et l'Institut IHB Art Media (Casablanca) ainsi qu'à l'Institut culturel italien de Rabat,.(MAP)-.

Festival international du court métrage de Mohammedia: 20 films en compétition


Vingt films seront en compétition officielle à la 4ème édition du festival international du court métrage, prévu du 23 au 25 avril à Mohammedia.

Selon les organisateurs, les films qui seront présentés lors de cette édition représentent, outre le Maroc, la Grande-Bretagne, la Suisse, la Jordanie, la Tunisie, la Belgique, les Etats-Unis, Madagascar, le Portugal, l'Inde, la Corée, le Canada, l'Ecosse, l'Espagne, Bahrein, le Chili, la France, l'Australie et l'Egypte.

Le festival rendra hommage à l'artiste Mohamed Tsouli et au regretté comédien Hassan Skalli.

Le programme prévoit aussi un atelier sur les techniques de la mise en scène.

Les livres numériques Kindle (Amazon) seront lisibles sur l'iPad


Le groupe de distribution sur internet Amazon a annoncé jeudi le lancement de son application Kindle pour les systèmes Apple, qui permettra notamment la lecture de ses livres numériques sur la nouvelle tablette iPad attendue en magasins le mois prochain

"Pour les consommateurs à travers le monde qui ne possèdent pas encore (la tablette de lecture) Kindle, (l'application) Kindle pour Mac est une façon formidable d'accéder immédiatement et de lire les nouveaux livres les plus populaires et les classiques préférés", a souligné le directeur d'Amazon Kindle, Jay Marine, cité dans un communiqué.

L'application permettra à tout internaute d'acheter et télécharger des livres de la librairie numérique Kindle, conçue par Amazon pour sa tablette de lecture du même nom lancée en novembre 2007. Cette librairie numérique compte actuellement plus de 450.000 titres, dont 102 des 111 bestsellers répertoriés par le New York Times.

Pour les propriétairs actuels du Kindle, l'application Kindle (qui est déjà disponible pour l'iPhone et l'iPod Touch d'Apple) permet de lire le même livre électronique alternativement sur plusieurs supports, en poursuivant sa lecture à la page où on l'avait suspendue.

Cette annonce confirme que les acheteurs de l'iPad, une tablette tactile mariant les fonctionnalités d'un lecteur multimédia et d'un ordinateur, perçue comme une menace pour les tablettes de lectures traditionnelles comme le Kindle, auront le choix de plusieurs systèmes pour y lire des livres.

Apple pour sa part a fait la promotion de son application "iBooks", permettant d'accéder à la nouvelle librairie numérique iBookstore, bâtie avec le soutien de la plupart des grands éditeurs américains.

"Amazon a fait un excellent travail de pionnier de cette fonctionnalité avec le Kindle, nous nous appuierons sur ses acquis", avait dit M. Jobs en présentant l'iPad fin janvier.

Google: la presse officielle chinoise se déchaîne


La presse officielle chinoise se déchaîne samedi sur une tonalité nationaliste contre le géant de l'internet américain Google, qui a menacé de se retirer de Chine, l'accusant notamment d'être lié aux services de renseignements américains

Dans un commentaire, l'agence officielle Chine Nouvelle accuse Google d'être un instrument politique des Etats-Unis et d'être lié aux services de renseignements américains.

"Certains internautes chinois qui préfèrent utiliser Google ne savent peut-être pas encore que, en raison des liens étroits entre Google et les services de renseignements américains, les historiques des recherches sur Google seront conservés et seront utilisés par les agences de renseignements américains", affirme l'agence Chine Nouvelle, concluant: "La Chine n'accueille pas un +Google politique+ ni la +politique de Google+".

Google a annoncé en janvier qu'il réfléchissait à la suite de ses opérations en Chine après avoir été victime d'attaques visant son code source et des comptes de sa messagerie gmail appartenant à des militants des droits de l'Homme en Chine. Le groupe s'est dit également excédé par les contraintes d'auto-censure imposées par le gouvernement chinois.

"Google dans le faux", estime de son côté dans un éditorial le China Daily, journal officiel en anglais destiné à la communauté étrangère.

"Les Chinois jouissent d'une liberté sans précédent depuis plus de 5.000 ans", affirme le quotidien, alors que Google avait indiqué en janvier ne plus supporter les contraintes d'autocensure imposées par le gouvernement chinois.

"Donc si l'accusation portée au nom d'intérêts personnels selon laquelle le gouvernement chinois censure l'internet pour espionner ses propres citoyens ne provient pas de l'ignorance, alors c'est un mensonge et une attaque malveillante", juge le China Daily.

"Cela ne profitera pas non plus à Google. Et en liant sa sortie de Chine à des questions politiques, Google perdra certainement sa crédibilité dans un pays qui a le plus grand nombre d'internautes", poursuit-il.

De son côté, sur son site internet, Radio Chine internationale accuse Google d'attaquer la souveraineté de la Chine.

"Seul dans les plus de 100 ans de colonialisme et de semi-colonialisme, il y a eu un tel exemple. C'était la Compagnie des Indes orientales britannique qui voulait contrôler la souveraineté de l'Inde", selon le texte publié sur le site.

"Peut-être que si Google se retire du marché chinois, cela aura des conséquences négatives pour certains internautes, mais ce sera Google qui sera le plus pénalisé", juge la radio.

Un journal chinois a annoncé vendredi que Google cesserait ses opérations en Chine le 10 avril. Mercredi les médias chinois avaient affirmé que Google avait informé des clients de la fermeture de son site chinois google.cn fin mars.

Le Financial Times a pour sa part récemment indiqué, sans citer sa source, que l'Américain était désormais certain à "99,9%" d'abandonner google.cn.

Les Etats-Unis organisent lundi le Forum Mondial 2010: Pour un débat constructif et innovant sur Internet


Le gouvernement des Etats-Unis, inspiré du discours "New Beginning" prononcée par le président Barack Obama à l'université du Caire, organise, du 29 au 31 mars, le Forum Mondial 2010 pour encourager des débats constructifs et innovants sur Internet, annonce un communiquée de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).

Ce forum est un événement sur Internet qui fera collaborer des personnes et des organisations socialement engagées de tous les pays du monde, permettant à 20.000 participants de discuter et débattre les principaux problèmes que connaissent les populations.

L'objectif de ce forum est de rapprocher des personnes et organisations qui défendant les mêmes causes sociales pour qu'elles établissent des relations ou renforcent leurs relations existantes.

Durant cette manifestation exceptionnelle, des intervenants de tous les pays auront l'occasion de faire valoir leurs points de vue et animer des débats autour des sciences, les technologies, l'entreprenariat et le développement humain.

Parmi les problématiques qui seront discutées durant ce forum, figurent notamment le renforcement des capacités des dirigeants de demain, l'habilitation des femmes et des filles, l'enseignement fondamental, la promotion de la santé dans le monde et le renforcement de la durabilité de la planète, indique le communiqué.

Organisé par l'USAID, en partenariat avec les départements d'Etat, de l'Education, du Commerce et de la Santé, ce forum sera, pour la communauté mondiale, une occasion exceptionnelle d'établir des partenariats et d'échanger des idées sur les moyens de renforcer nos liens avec le monde afin de faire face aux défis futurs, ajoute la même source.

Décès à Ryad de Cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, grand imam d'Al Azhar

Cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, grand imam d'Al Azhar est décédé mercredi matin à Ryad suite à un malaise cardiaque, a annoncé l'agence de presse égyptienne MENA.



Cheikh Tantaoui était arrivé mardi en Arabie saoudite pour assister à la cérémonie de remise des Prix internationaux Roi Fayçal, précise-t-on de même source.



Le défunt sera inhumé à Al Baqi dans la ville sainte de Médine, a annoncé le secrétaire général d'Al-Azhar Mohamed Abdelaziz Wassel.



Cité par l'agence de presse égyptienne Mena, M. Wassel a fait savoir que cette décision intervient en réponse à un vœu formulé par la famille du défunt.



Il a précisé que la famille du défunt se rendra en Arabie Saoudite ce jour pour assister aux obsèques de Cheikh Tantaoui.



Le grand imam d'Al-Azhar était arrivé mardi en Arabie saoudite où il avait assisté à la cérémonie de remise des Prix internationaux Roi Fayçal.



Cheikh Tantaoui est décédé suite à une attaque cardiaque qui l'a terrassé à l'aéroport international de Ryad d'où il s'apprêtait à regagner Le Caire.



Né en 1928 dans le village de Salim, dans la province de Sohaj (290 km au sud du Caire), Cheikh Tantaoui, diabétique et souffrant d'une maladie cardiaque, avait subi en 2006 une opération de la valve mitrale.


Cheikh Tantaoui, qui avait été nommé en mars 1996 par le président égyptien à la tête d'Al-Azhar, est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment l'exégèse du Saint Coran qui comprend 15 tomes et 7000 pages, le dialogue en Islam, la jurisprudence et la Charia, le pèlerinage et la Omra, le voile légal, le jihad du point de vue de la Charia et le mysticisme en Islam.

Mort à 21 ans de l'homme le plus petit du monde


Le Chinois He Pingping, l'homme le plus petit du monde qui mesurait moins de 75 cm, est mort à Rome à l'âge de 21 ans, a indiqué lundi le Guinness World Records, basé à Londres, qui avait authentifié son record

Le Chinois prenait part à une émission télévisée quand il a été pris de douleurs à la poitrine et a dû être emmené à l'hôpital, où il a succombé le week-end dernier, a précisé l'éditeur britannique du livre des records.

He Pingping souffrait d'une maladie des os qui avait nettement réduit sa croissance. Il ne mesurait que 74,61 centimètres.

"Pour un homme si petit, il a eu un impact énorme sur le monde", a déclaré Craig Glenday, rédacteur en chef du Guinness World Records.

La SNCF annonce par erreur une catastrophe sur son site internet


Un message dramatique faisant le point après une explosion ayant fait 102 morts à bord d'un TGV près de Mâcon a été diffusé par erreur sur la page d'accueil du site internet de la SNCF mardi lors d'un exercice de routine, a indiqué une porte-parole à l'AFP

"Une explosion d?origine inconnue s'est produite aujourd?hui vers 8h à bord du TGV 1234, à proximité de Mâcon", a-t-on pu lire pendant quelques dizaines de minutes peu après 11H00 sur le site sncf.com.

"Les premières estimations des pompiers feraient état de 102 morts et 380 blessés. Toutes les victimes ont été évacuées vers les hôpitaux de Mâcon. Les secours sont toujours sur place, ainsi qu?une cellule d'urgence médico-psychologique", poursuivait le texte, ajoutant que le trafic ferroviaire a été interrompu dans la région.

"On fait souvent des exercices de crise, on simule des crises, et on va jusqu'à l'envoi de messages d'information au public et de communiqués de presse. Il y a eu aujourd'hui une erreur qui fait que ce message s'est retrouvé sur le site sncf.com", a expliqué la porte-parole. "Cela aurait dû rester en interne", a-t-elle ajouté.

Le site internet de la SNCF était revenu à la normale vers 11H45.

Les restaurants les plus propres de New York vont afficher une lettre "A"


Les restaurants les plus propres de New York pourront bientôt arborer leur excellence en apposant une lettre "A" sur leur vitrine, les autres qui recevront une mauvaise note, un B ou un C, auront un mois pour s'améliorer

Selon une directive des services de santé de la ville, publiée mardi, "donner plus d'informations au consommateur permettra de rendre nos établissements plus sains et plus hygiéniques".

Une évaluation des 24.000 restaurants de New York, régulièrement inspectés, existe mais elle n'est consultable que sur le site internet du département d'hygiène de la ville.

Le service d'hygiène prévoit de mettre en vigueur ce nouveau système l'été prochain. Les établissements qui recevront une mauvaise note, un B ou un C, en raison de leurs violations des règles sanitaires, seront dispensés d'affichage de la lettre pendant un mois, jusqu'à une nouvelle inspection sanitaire.

D'après les services de santé de la ville, 10.000 personnes sont intoxiquées chaque année après ingestion d'aliments avariés ou souillés, et "plusieurs milliers sont hospitalisés".

Brésil: un robot faucon pour effrayer les oiseaux à l'aéroport de Rio


Un robot faucon est en test à l'aéroport de Rio, porte d'entrée du tourisme au Brésil, pour éloigner les oiseaux qui mettent régulièrement en péril les avions au moment du décollage, a indiqué mercredi l'entreprise responsable des aéroports brésiliens

A l?instar de son modèle en chair et en os, ce faucon pèlerin mécanique est censé éloigner les hôtes indésirables qui vivent dans les environs de l'aéroport international situé sur l'île du Governador, et entrent en collision avec les avions, a indiqué dans un communiqué Mauro Cauville, responsable de l'Environnement d'Infraero, gérant les 67 aéroports du géant sud-américain.

Au cours des deux dernières années, ce type de collisions, qui peut endommager des pièces essentielles comme les turbines, a augmenté de 45% à Rio, passant de 659 en 2008 à 926 en 2009.

Pour accomplir sa mission, le faucon, camouflé sous un tissu spécial et des plumes, peut voler à 50 km/heure, monter juqu'à 300 mètres de haut ou raser le sol. De technologie italo-espagnole, il est téléguidé par des employés d'Infraero.

Les tests dureront quinze jour et sont suivis par un ornithologue chargé d'évaluer les effets éventuels sur les urubus, de grands charognards noirs, et les vanneaux téro, deux espèces qui vivent près de l'aéroport de Rio.

"La présence du faucon pèlerin, qui est un animal prédateur, montre aux autres oiseaux que cette zone est dangereuse et qu'ils doivent l'éviter", a précisé un autre porte-parole d'Infraero, Luis Eneas, au quotidien Jornal do Brasil.

Si son efficacité est prouvée contre les envahisseurs à plumes, la technologie pourra être étendue aux autres aéroports du pays, selon Infraero.

samedi 27 mars 2010

Une Baie-James dans l'Himalaya


Pour électrifier le Népal, il faut dompter les torrents fougueux qui dévalent ses montagnes. Des experts québécois sont au rendez-vous.

Sur le chemin de terre qui serpente dans la vallée, en route pour le célèbre trek de l'Annapurna, au centre du Népal, on repère de loin les trois seuls villages de la région qui ont l'électricité : ce sont les uniques points lumineux dans la nuit noire ! Les huttes de paille et les petites maisons en ciment des quelque 500 familles qui vivent dans le district de Lamjung sont éclairées en partie grâce au génie québécois.

SCP Hydro International, filiale de la société d'ingénierie québécoise BPR (qui fait les manchettes, cet hiver, pour des manquements à la loi québécoise sur le lobbyisme), a inauguré Khudi Hydropower, une minicentrale de 3,5 mégawatts (MW), en mars 2007.

En plus de faire entrer les villageois dans la modernité, l'ouvrage de 10 millions de dollars aménagé par des Québécois et leurs associés népalais a donné un coup de fouet à tout le district. Une route de huit kilomètres reliant le village de Khudi à son voisin a dû être construite. Les partenaires ont bâti des maisons pour les 27 employés de la centrale et des bureaux branchés à Internet. L'ensemble a aussi servi de levier pour que le consortium construise une dizaine de ponts, rénove 26 écoles et mette sur pied une demi-douzaine de coopératives agricoles gérées par des femmes.

Les Québécois de BPR n'ont jusqu'ici construit qu'une seule centrale au Népal, mais ils voient grand. La société d'ingénierie, dont le siège social est à Québec et qui possède une vingtaine de petites centrales au Canada et en Haïti, a l'œil, avec d'autres partenaires québécois et népalais, sur une dizaine de rivières pouvant générer 500 MW. De quoi doubler la production actuelle d'électricité de tout le pays ! La concurrence est cependant féroce : des promoteurs népalais, mais aussi indiens, chinois, australiens, japonais, coréens, norvégiens, allemands et américains, entendent bien profiter de cet or blanc.

La ruée vers les mégawatts

Depuis 2006, une véritable course aux mégawatts s'est ouverte au Népal, pays de 28 millions d'habitants parmi les plus pauvres d'Asie. On compte désormais 41 cen­trales hydroélectriques comme celle qui a été aménagée par les Québécois.

À l'instar du Québec au siècle dernier, le Népal a entrepris de développer son économie en domptant ses rivières. Plus de 6 000 cours d'eau prennent leur source dans les neiges de l'Himalaya et déferlent vers la plaine du Teraï, à la frontière de l'Inde. Ces torrents fougueux charrient un potentiel de 83 000 MW d'électricité, a estimé le chercheur népalais Hariman Shrestha, dans le cadre de sa thèse de doctorat à l'Institut d'énergie de Moscou. C'est deux fois la production du Québec !

« L'hydroélectricité : maintenant ou jamais », titrait en novembre dernier The Boss, mensuel d'affaires népalais publié en anglais, la langue de l'élite dans cet ancien protectorat britannique.

Le Népal, coincé dans les montagnes entre l'Inde et la Chine, se trouve à un moment charnière de son histoire, explique le magazine. L'ancien royaume se relève d'une décennie de guerre civile, qui a fait près de 13 000 morts et qui s'est terminée par l'abdication du roi Gyanendra, en 2006. Les Népalais - dont la majorité vivent toujours dans des huttes éclairées à la chandelle - aspirent désormais à mener une vie normale, dans un certain confort.

Dès que l'on quitte Katmandou par la route lézardée qui frôle des ravins sans fond et serpente à travers les rizières, le dénuement des paysans saute aux yeux. Les fermiers labourent la terre avec des buffles, récoltent le riz à bout de bras et battent le grain à la main. Des femmes portent de gigantesques ballots de foin sur leur dos. Huit Népalais sur dix cuisinent sur un simple feu de camp. La forêt fournit 87 % de l'énergie consommée au pays ; la bouse de buffle séchée (eh oui !), 6 % ; l'électricité, moins de 2 %.

La Nepal Electricity Authority (NEA, sorte d'Hydro-Québec) distribue à peine 552 MW, moins que la centrale de Carillon, sur la rivière des Outaouais, au Québec. Les « privilégiés » branchés sur le réseau national subissent des pannes de courant de 2 à 18 heures par jour durant la saison sèche, soit plus de la moitié de l'année, quand les lits des rivières deviennent de minces filets d'eau. L'État appelle ça le « délestage » : il coupe l'électricité à des villes et à des quartiers entiers, selon un horaire publié dans les journaux, pour répartir les maigres mégawatts qui courent dans les lignes de transmission.

Le gouvernement de Katmandou s'est engagé depuis la fin de la guerre civile à produire 25 000 MW d'ici 20 ans, soit les deux tiers de la production du Québec. Mais le pays n'a pas les moyens de ses ambitions. Pour bâtir ce chantier plus colossal que la Baie-James, le Népal ouvre ses portes au capital privé, surtout étranger.

Depuis, les grues et les bulldozers côtoient les randonneurs dans les pay­sages majestueux de l'Himalaya : 59 petites centrales, capables de produire 5 257 MW (presque autant que la centrale Robert-Bourassa, à la Baie-James), sont en cons­truction ou sur le point de l'être, selon Hydro Solutions, société népalaise qui met en relation des constructeurs de centrales et des banquiers. Il faut ajouter à cela 68 projets qui généreront 21 794 MW (plus de la moitié de la production du Québec) et auxquels l'État a accordé des permis, mais dont les études de faisabilité et d'impact ne sont pas terminées.

« Nous sommes assis sur une mine d'or blanc que nous n'avons pas réussi à exploiter correctement », reconnaît Sankar Prashad Koirala, secrétaire à l'Énergie du Népal. L'homme, qui arbore sur le front le tika (« le troisième œil ») rouge des hindous, me reçoit dans son bureau, à Katmandou, la capitale. En cet après-midi nuageux de novembre, toutes les lumières restent éteintes dans les cinq étages du ministère de l'Énergie, en raison de la pénurie d'électricité. « Je peux vous assurer que ça va changer. Le développement hydroélectrique est devenu une priorité nationale », dit-il.

On pourrait même dire une obsession nationale. Les 26 partis politiques du pays, les chambres de commerce, les syndicats, les éditorialistes, les intellectuels, tous ont la fièvre des barrages !

Presque illimité

Les possibilités de développement hydroélectrique au Népal sont quasi illimitées, confirme François Vitez, ingénieur associé chez BPR.

François Vitez, un hyperactif de 37 ans, a séjourné pendant quatre ans au Népal à la fin des années 1990 (il parle d'ailleurs couramment le népalais). Il travaillait comme coopérant pour le Centre d'étude et de coopération internationale (CECI), une ONG dont le siège est à Montréal. C'est au cours de ce séjour qu'il a créé, grâce notamment à une aide de 420 000 dollars de l'ACDI, la coop Ledco, aujourd'hui propriétaire à 15 % de la minicentrale de Khudi. C'est lors de ce même séjour qu'il a rencontré Gyanendra Lal Pradhan, président d'Hydro Solutions.

Pradhan, entrepreneur bien en chair de 48 ans, grosse bague au doigt et veste d'Hydro-Québec sur le dos, est un incontournable lorsqu'il est question d'hydroélectricité au Népal. Cet homme d'affaires, dont la famille a fait fortune dans l'acier, le commerce et l'immobilier, garantit à ses partenaires québécois un accès privilégié aux décideurs népalais, dans ce pays où les relations personnelles ouvrent toutes les portes. Il siège à tellement de conseils d'administration à Katmandou qu'il a dû se faire imprimer une carte professionnelle repliable pour loger tous ses titres !

« Le Québec est devenu une nation moderne grâce à l'hydroélectricité. Le Népal le peut aussi », me dit en anglais Gyanendra Lal Pradhan, que je rencontre au siège social d'Hydro Solutions, à Katmandou.

Vitez et Pradhan ont entrepris la cons­truction de Khudi Hydropower en 2005, en pleine guerre civile, sur un territoire où les rebelles maoïstes faisaient sauter les centrales hydroélectriques, consi­dérées comme un symbole « bourgeois ».

Pradhan affirme avoir été menacé de mort au moment de la construction. À la même période, une autre de ses centrales, à Jhimruk, dans le centre du pays, a été légèrement endommagée par des explosifs. L'entrepreneur raconte avoir marché pendant 12 heures dans la montagne pour aller rencontrer le leader maoïste du district. « Je lui ai simplement dit que les paysans qu'il défendait méritaient d'avoir l'électricité », m'a-t-il raconté en février 2009, à Montréal, alors qu'il était de passage pour visiter des cen­trales construites par BPR au Québec et en Ontario. La paix est revenue au courant de 2006, et les maoïstes sont devenus les plus ardents partisans de l'hydroélectricité : les anciens rebelles ont lancé la course aux mégawatts en s'engageant à en produire 10 000 d'ici 10 ans !

J'ai accompagné Gyanendra Lal Pra­dhan en novembre 2009 à Singh Durbar, où siège le gouvernement népalais. Dans une Honda CR-V de l'année conduite par un chauffeur privé, il a franchi le portail gardé par un bataillon de soldats sans que personne vérifie nos cartes d'identité. Vingt minutes plus tard, Pradhan prenait le thé avec le secrétaire à l'Énergie, au désarroi de la dizaine de quidams qui poireautaient dans la salle d'attente!

« Nous sommes tous des amis ici », m'a répondu l'homme d'affaires, sourire en coin, quand je lui ai fait remarquer qu'il semblait familier avec le patron du Ministère.

Tous n'ont pas le même accès au pouvoir. L'entrepreneur Bishnu Raj Adhikari était de ceux qui patientaient dans l'espoir de rencontrer le secrétaire à l'Énergie. Président de Synergy Power Development, Adhikari tente depuis deux ans et demi d'établir une petite centrale de 10 MW dans le district de Dolakha, à 100 km au nord-est de Katmandou. Il se plaint que la bureaucratie lui mette sans cesse des bâtons dans les roues. « Je ne recommande à personne d'investir ici », m'a-t-il dit sans détour.

D'Outremont à l'Himalaya

Sur les 180 États les plus corrompus du monde, selon Transparency International, le Népal était au 37e rang en 2009. François Vitez et le Québécois Jean-Marc Carpentier, qui conçoit aussi des projets d'hydroélectricité au Népal, assurent n'être au courant d'aucune corruption. « On n'a jamais eu à "dealer" avec ça dans le cadre de nos démarches », dit Carpentier.

Cet homme d'affaires d'Outremont croit si fort au potentiel hydroélectrique du Népal qu'il est en train de créer une entreprise, White Mountain Energy, pour produire des mégawatts dans l'Himalaya, en partenariat, notamment, avec François Vitez.

Les deux hommes se sont tournés vers l'Asie après l'échec d'un de leurs projets au Québec. Carpentier présidait la société Grade Trois-Pistoles, qui planifiait la construction d'une minicentrale de 3,5 MW dans le Bas-du-Fleuve, en partenariat avec la société BPR. En 2002, le gouvernement péquiste de Bernard Landry a annulé le contrat, sous la pression des écologistes. La centrale de Khudi, construite par BPR, est une copie conforme du projet de Trois-Pistoles.

« Le Népal est l'endroit parfait pour investir dans l'hydroélectricité », a dit Jean-Marc Carpentier à une quarantaine de Népalais en complet-cravate bleu foncé, un soir de décembre dernier à Katmandou, où il se rend tous les ans depuis 2002 pour faire mousser l'hydroélectricité. Le gratin de l'industrie népalaise s'était rassemblé pour la conférence de Carpentier sur « le modèle québécois de développement hydroélectrique ». Les Népalais étaient bouche bée devant les images des grands barrages de la Baie-James. « Vous êtes mieux placés que le Québec des années 1970 pour faire du nation building avec vos rivières », a déclaré le Québécois de 58 ans.

White Mountain Energy, l'entreprise de Carpentier, la société d'ingénierie BPR et Hydro Solutions (le groupe népalais de Gyanendra Lal Pradhan) ont repéré une dizaine de rivières pouvant générer 500 MW. Ils s'apprêtent à bâtir ensemble une petite centrale de 40 MW à Dhading, sur la rivière Ankhu Khola, au centre du pays. Les partenaires voient grand pour la suite. Ils ont acquis les droits en vue d'aménager un barrage pouvant générer 400 MW dans la plus profonde gorge du pays, sur la rivière Kali Gandaki, le long du célèbre trek de l'Annapurna.


Les randonneurs fréquentant ce sentier mythique voient défiler depuis peu des camions tout-terrains et des niveleuses. Le progrès bouscule les paysages de l'Hima­laya, mais en cinq semaines au Népal, je n'ai rencontré aucun opposant à l'exploitation des rivières. Un promoteur de rafting a bien dénoncé l'aménagement prévu de la Karnali, mais sa voix s'est perdue en écho sur les flancs des montagnes. Les Népalais considèrent qu'ils ne peuvent se payer le luxe de remettre en question l'ouverture d'une route ou la construction d'un barrage.

Adieu pauvreté ?


Le Népal a tous les ingrédients pour sortir de la misère grâce à sa richesse en eau, fait valoir Jean-Marc Carpentier devant son auditoire attentif. Un milliard d'Indiens, au sud, ne demandent qu'à climatiser leurs bungalows avec l'énergie de l'Himalaya. Une énergie propre, qui peut aider l'Inde à quitter le club des champions pollueurs. Le pays de Gandhi doit faire face à une pénurie de 10 000 MW, qui grimpera à 100 000 MW d'ici sept ans, selon Carpentier. Les grandes villes, telle Bangalore, dans la « Silicon Valley » indienne, subissent déjà des pannes de courant. Comme le Québec, le Népal peut combler ses propres besoins en électricité et encaisser des milliards de roupies en vendant les surplus à son voisin assoiffé, au sud.

« Quelle naïveté ! » s'exclame sans détour Dipak Gyawali, directeur de la recherche à la Fondation népalaise pour la conservation de l'eau. Je rencontre cet intellectuel de renom à son modeste bureau, à l'entrée de la vieille ville de Patan, en banlieue de Katmandou.

Diplômé en ingénierie à Moscou et en économie à Berkeley, en Californie, Dipak Gyawali a été ministre de l'Eau au Népal en 2002-2003. Il se méfie des « utopistes » qui prônent le salut national par les mégacentrales hydroélectriques. Les Népalais ont besoin de centrales modestes et efficaces comme celle de Khudi, qui éclairent les maisons, alimentent les industries et branchent les villages sur Internet, plaide Gyawali.

Un projet de société comme la Baie-James sied au Québec, mais pas à un État pauvre et désarticulé comme le Népal, dit-il. La corruption et l'incompétence minent tous les niveaux de gouvernement. Les centrales géantes vouées à l'exportation vers l'Inde créeraient une richesse ahurissante qu'une clique de dirigeants s'assurerait de contrôler, craint Dipak Gyawali. Le pays subirait le même sort que le Nigeria, un des plus grands producteurs de pétrole du monde, où règnent la misère et la violence.

Gyawali est convaincu que le Népal perdrait au change en aménageant de vastes ouvrages comme West Seti (750 MW) ou Pancheswor (6 480 MW), tous deux planifiés à l'ouest du pays, près de l'Inde. La quasi-totalité des mégawatts produits par ces mégacentrales iraient tout droit vers l'Inde, souligne-t-il. En outre, les réservoirs géants destinés à nourrir les centrales protégeraient les Indiens contre la crue des eaux, mais inonderaient de précieuses terres cultivables au Népal, s'indigne Gyawali.

Rompez !


Les militaires canadiens vont se retirer d’Afghanistan en 2011, après une décennie de présence dans ce pays. L’effort a été considérable : 140 morts et des dizaines de milliers des militaires qui ont acquis une solide expérience de combat, de pacification et de reconstruction. Que feront donc les Forces armées après leur retrait ? Les chercheurs Jocelyn Coulon et Michel Liégeois proposent un retour aux sources : se réengager dans les opérations de paix, qui ont fait la gloire du Canada sur la scène internationale. Depuis la Somalie et le Rwanda, il y a plus de 15 ans, elles ont considérablement changé. Voici des extraits de leur étude.

Les Canadiens aiment à rappeler qu'ils ont inventé le « maintien de la paix » en 1956, lorsque Lester B. Pearson proposa la création d'une force de Casques bleus afin d'accompagner le règlement de la crise de Suez. Cet héritage prend par­fois des proportions mythiques - nous serions essentiellement une nation de « gardiens de la paix » - et donne lieu à des surenchères politiques et même commerciales, comme l'illustre une publicité télévisée en anglais de la brasserie Molson, en 2000, où on peut aperce­voir un jeune homme s'écriant : « Je crois au maintien de la paix et non au maintien de l'ordre, je m'appelle Joe et je suis canadien. »

Paradoxalement, au moment même où Joe le Canadien fait du maintien de la paix une caractéristique de son identité, le Canada a amorcé depuis plusieurs années un changement vers des interventions plus robustes qui confinent à l'imposition de la paix. Le Canada fait la guerre. Il se détache de l'ONU pour s'enga­ger dans des missions de l'OTAN. Deux explications à ce changement de politique. Premièrement, les échecs de Somalie, de Bosnie et du Rwanda traumatisent les Canadiens et les Occidentaux, qui ne font plus confiance à l'ONU pour gérer ou régler les conflits. Deuxièmement, l'OTAN, mais aussi l'Union européenne et d'autres organisations, investit le champ des opérations de paix avec des moyens supérieurs à ceux de l'ONU et la volonté d'utiliser la force pour éviter les massacres et génocides.

Les opérations de paix entrent alors dans une période de bouleversements importants. L'ONU réagit aux échecs et à la désaffection des Occidentaux en amorçant une vaste réforme de ses missions. Elle se dote d'une nouvelle structure, de nouveaux moyens, et les États membres ne reculent plus à confier aux Casques bleus des mandats plus robustes. Parallèlement, l'ONU, l'OTAN, l'UE et d'autres organisations tissent des liens afin de travailler ensemble pour se partager le fardeau du maintien de la paix. Ce nouvel élan se fait sentir rapidement. En janvier 1989, il existe huit opérations de paix gérées par l'ONU et une - la Force multinationale et observateurs, dans le Sinaï - sous le commandement d'une coalition ad hoc. Vingt ans plus tard, en septembre 2009, la transformation du paysage est stupéfiante : quelque 200 000 soldats de la paix de différentes organisations internationales œuvrent dans 40 missions sur cinq continents.

Sur le plan politique et opérationnel, le résultat des transformations au sein de l'ONU est pour le moins novateur. La mission au Liban (FINUL) en est un bon exemple. C'est bien une opération de maintien de la paix de l'ONU. Son mandat ne s'éloigne guère de ceux des opérations dites traditionnelles, mais à y regarder de plus près, les différences sont considé­rables, et ce, à tous les niveaux : armement lourd (chars de combat, missiles antiaériens, composante navale...), règles d'enga­gement renforcées, état-major de la Force adapté aux standards « OTAN », création d'une « cellule militaire stratégique » au sein de l'ONU, non-subordination du commandant de la Force à un chef de mission. Le Canada n'a donc plus rien à craindre des nouvelles opérations de paix de l'ONU, d'autant plus que l'expérience acquise par ses troupes en Afghanistan pourrait être d'une grande utilité dans ces opérations où la force peut être utilisée, et où la mission et ses effectifs sont mieux défendus qu'auparavant.

Nous sommes donc persuadés qu'il est dans l'intérêt national du Canada de se réengager dans les opérations de paix. Il est toujours difficile de définir clairement ce qu'est l'intérêt national d'un pays. [...] À première vue, cela devrait sauter aux yeux : sa position géographique en Amérique du Nord et ses liens économiques étroits et profonds avec les Américains rendent incontournable l'alignement du Canada sur les États-Unis. Toutefois, le Canada ne s'est jamais mécaniquement aligné sur les États-Unis, car ses gouvernements successifs ont toujours défendu une vision plus large de l'intérêt national : le Canada est aussi un acteur sur la scène internationale. Et il a une bonne raison pour cela, raison exprimée avec clarté par Gerald Helleiner, professeur d'économie à l'Université de Toronto : « La première priorité pour un pays comme le Canada, qui dépend dans une si large mesure de la stabilité et de la prévisibilité du système économique international, doit assurément être la stabilité et l'ordre du système international. » Or, la stabilité et l'ordre du système international reposent d'abord et avant tout sur la paix. À partir de ce constat, le Canada a, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, opté pour le multilatéralisme par son adhésion à l'OTAN, l'ONU, l'OSCE et bien d'autres organisations. Il a aussi toujours pris un soin particulier à participer à des interventions militaires (guerres ou missions de paix) dans le cadre de coalitions. Cela explique son engagement pour les opérations de paix.

Dans le cas particulier de sa participation aux opérations de paix, beaucoup pourraient se demander : « mais qu'est-ce que le Canada a apporté au maintien de la paix et qu'en a-t-il tiré ? » Nous croyons que le bilan n'est pas mince. Une étude de la RAND Corporation, aux États-Unis, portant sur l'expérience de l'ONU dans huit missions de paix complexes a conclu que sept de ces théâtres d'opérations connaissent la paix. Le Canada a participé, à des degrés divers, à toutes ces missions et est donc en droit d'en partager le succès. Quelques dizaines de millions de personnes vivent désormais en paix, ce n'est pas rien.

Si le lien de cause à effet est difficile à établir et à documenter, nous en avons, disent certains historiens et analystes, tiré certains bénéfices. De manière générale, le gouvernement canadien a longtemps pensé, avec justesse d'ailleurs, que les opérations de paix « parvenaient avec efficacité à éviter qu'un feu de broussailles ne devienne un holocauste nucléaire ». Notre engagement au Congo, en 1960, s'inscrivait dans ce sens. Il a donc bien servi nos intérêts et ceux de l'OTAN en cette période de guerre froide. Lyndon Johnson se serait souvenu de notre participation à la mission de paix à Chypre, en 1964, lorsqu'il a accepté de signer, en janvier 1965, un pacte de l'automobile plu­tôt favorable à nos intérêts. Nos liens com­merciaux et nos contrats avec l'Algérie sont passés de 600 millions de dollars par an à quatre milliards (en 2007) depuis qu'en 2000 son président, Abdelaziz Bou­teflika, à la tête de l'ex-Organisation de l'unité africaine à ce moment-là, demanda à Jean Chrétien d'envoyer des soldats entre l'Éthiopie et l'Érythrée. Depuis 2002, la participation des troupes canadiennes au rétablissement de la paix en Afghanistan, dans le cadre d'une première mission de stabilisation à Kaboul puis d'une mission de combat dans la région de Kandahar, est saluée mondialement.

Ce bilan, très sommaire, rejoint des aspects importants de notre politique étrangère : assurer notre prospérité et notre sécurité grâce au maintien de la paix, renforcer la démocratie et le respect des droits de la personne, et participer au développement économique et social d'une partie de l'humanité.

La participation du Canada aux opérations de paix n'a jamais été et n'est pas l'alpha et l'oméga de notre politique étrangère. Au cours des dix dernières années, les autorités gouvernementales canadiennes ont préféré engager le Canada dans des interventions militaires en dehors du cadre de l'ONU et, dans le cas particulier de l'Afghanistan, dans une mission de lutte anti-insurrectionnelle. Ce choix est parfaitement légitime. Mais les Canadiens et leurs élites doivent aussi se rappeler que Pearson a laissé un héritage dont l'étonnante transformation et la grande vitalité surprennent. Le monde entier fait dorénavant des opérations de paix - ancienne comme nouvelle version - un de ses instruments par excellence pour la gestion ou le règlement des conflits. Le Canada, fort de cette tradition et de l'expérience exceptionnelle et courageuse de ses militaires en Afghanistan, est dorénavant en mesure de se réengager dans les opérations de paix.

Voyage à Sanaa, capitale du Yémen


Depuis l’attentat raté sur le vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre 2009, le Yémen inquiète la communauté internationale. Baptisé l’« Arabie heureuse » au temps du commerce des épices, le pays est aujourd’hui miné par une insurrection chiite au Nord, des tiraillements sécessionnistes au Sud, les menaces d’al-Qaida, mais aussi la pauvreté endémique. Voyage au cœur de la capitale du pays le plus pauvre du monde arabe.

Sanaa, patrie de la légendaire reine de Saba
La vieille ville de Sanaa, vue des hauteurs. Joyau architectural inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, ce lieu mythique foisonne de mosquées en pisé, de ruelles labyrinthiques et de souks colorés. Autant de merveilles qui évoquent le royaume de la reine de Saba... Mais dans la dernière année, la vieille ville a vu le tourisme chuter de 80 % en raison des conflits qui secouent le pays.

Ségrégation visible

La ségrégation des sexes est évidente à Sanaa : les hommes déambulent, fiers, en costume traditionnel - jambiyas (poignard) à la ceinture et djellabas - alors que les femmes disparaissent sous leurs niqabs noirs. Au Yémen, la lourdeur des traditions tribales et la pauvreté ne favorisent pas l'émancipation des femmes. Seule une minorité a accès au travail et à l'éducation. Dans les villages, l'analphabétisme avoisine les 70 %.

Jeux d'enfants

La capitale yéménite n'offre aucun espace de jeu aux nombreux enfants : ni parc d'attraction, ni jardin public, ni terrain de foot. Les petits doivent donc s'inventer des moyens de se distraire. Ici, dans la vieille ville, ils ont créé une balançoire avec des bouts de corde et de la ferraille.

Bâb al-Yaman, porte de la vieille ville


Restaurée dans les années 1970, Bâb al-Yaman est la porte d'accès principale à la vieille ville de Sanaa. C'est la seule porte restante des neufs que comptait l'ancienne ville fortifiée. Plaque tournante où se bousculent dans un chaos frénétique marchands ambulants, changeurs de monnaie et chauffeurs de bus, Bâb al-Yaman est un point de passage obligé pour tous les touristes et tous les Yéménites.

Bâb al-Yaman, porte de la vieille ville

Restaurée dans les années 1970, Bâb al-Yaman est la porte d'accès principale à la vieille ville de Sanaa. C'est la seule porte restante des neufs que comptait l'ancienne ville fortifiée. Plaque tournante où se bousculent dans un chaos frénétique marchands ambulants, changeurs de monnaie et chauffeurs de bus, Bâb al-Yaman est un point de passage obligé pour tous les touristes et tous les Yéménites.

Trente ans de dictature

Au centre, Ali Abdallah Saleh en 1977, alors qu'il venait, à 35 ans à peine, de prendre la tête du Yémen du Nord. À droite, le même homme, 33 ans plus tard, président du pays unifié. Taxé d'autoritarisme, de corruption et de mauvaise gestion des ressources, « ce petit Saddam », comme l'appellent certains, n'aurait qu'un objectif, disent-ils : « se maintenir au pouvoir ».


Et pendant que le peuple se meurt...

Le président fait construire des mosquées portant son nom, accusent ses détracteurs. Édifiée en 2008 non loin du palais présidentiel, la gigantesque mosquée Saleh aurait coûté plus de 60 millions de dollars américains.

Misère urbaine

Dans les rues poussiéreuses de la capitale, la misère saute aux yeux. À chaque carrefour, des enfants au regard suppliant mendient. Des femmes voilées arpentent le centre-ville, des sacs de produits bon marché sur la tête. Des vieillards en guenilles dorment sur le pavé. Les poubelles débordent. Les interruptions d'eau et d'électricité sont fréquentes. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), plus de 45 % des 24 millions de Yéménites survivent avec moins de deux dollars par jour, et un tiers souffrent de malnutrition.

Le pain quotidien

Durement frappés par le chômage (estimé à 40 % dans le pays), les villageois des bourgs environnants envahissent les trottoirs de la capitale et se convertissent en main-d'œuvre bon marché. Sur la place al-Qa, des dizaines d'ouvriers attendent, pelle et pioche à la main, qu'un contremaître les embauche, à 2 000 rials (10 dollars) par jour.

Quand l'eau vient à manquer...

Au Yémen, on dit que l'eau est encore plus précieuse que le pétrole. Sanaa n'aurait plus que 10 ans devant elle avant que ses puits ne s'assèchent entièrement. Déjà, des femmes doivent faire la file pour approvisionner la maisonnée. La rareté de la ressource commence à provoquer des déplacements de population, et des rivalités sociales qui pourraient rapidement dégénérer en conflit.

Le qat, sport national du Yémen


Chaque jour, à partir de 14 h, le Yémen vit au ralenti : c'est l'heure du qat. Les hommes se retrouvent autour d'un thé, et ils mastiquent nonchalamment les feuilles vertes aux effets euphorisants en parlant politique ou misère du quotidien. « C'est le whisky yéménite, dit un vieil habitué. Ça permet d'oublier les soucis. » Mais le qat est aussi la malédiction du Yémen. D'une part, il n'est pas bon marché : environ quatre dollars la tige, alors que le salaire minimum moyen n'est que de 150 dollars par mois. En plus, sa culture draine plus des deux tiers des eaux du Yémen, qui en manque cruellement.

Hôtel de passage


Dans les replis de la vieille ville se cachent de petits dortoirs miteux, destinés aux villageois de passage. Pour moins de 210 rials la nuit (un dollar), ces derniers bénéficient d'un lit de camp, d'une vieille couverture et de toilettes communes. L'après-midi, ces hôtels deviennent des salons de qat.

Mise en scène antiterroriste

Afin d'impressionner les journalistes étrangers fraîchement débarqués à Sanaa, les autorités locales les entraînent dans un champ de tir, à quelques kilomètres au nord de la capitale. Là, les journalistes ont droit à une démonstration de « l'efficacité » des unités antiterroristes yéménites. Le scénario est surréaliste : quelques soldats portant une cagoule pénètrent dans un baraquement, où une femme est « détenue » en otage. Explosions, tirs à blanc, faux sang, gaz lacrymogène... Le tout manque de coordination, mais au final, les ravisseurs sont « tués » et l'otage libérée.

Gaz à inflation

Comme de nombreuses routes qui relient la capitale au reste du pays sont bloquées à cause des conflits, certains produits de première nécessité, tel le gaz naturel, ne sont plus acheminés en quantité suffisante. Dans la vieille ville, les bonbonnes de gaz vides s'accumulent dans les ruelles. Les résidants doivent débourser trois fois plus d'argent qu'avant pour les remplir (2 000 rials au lieu de 600) au marché noir, alors que le Yémen est l'un des grands exportateurs de gaz de la région.

Mariés à 20 ans

Chaque jeudi, jour de week-end au Yémen, des rythmes de tambours et des pétarades retentissent dans les rues de la capitale. C'est la journée des mariages. Les futurs époux célèbrent séparément leur union, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, avant de se retrouver pour la nuit de noces. Sur la photo, deux frères paradent dans les rues de Sanaa avant d'aller rejoindre leurs épouses respectives.

Prêt pour les FNB ?

Les fonds négociés en bourse (FNB) sont de plus en plus populaires. Voici cinq types de portefeuilles 100% FNB, destinés aux investisseurs prudents et aux plus audacieux.

Que vous soyez novice ou investisseur aguerri, les fonds indiciels négociés en Bourse (FNB) permettent de bâtir des portefeuilles adaptés à une grande variété de besoins. Voici cinq exemples types. Si vous en êtes à vos premières armes, nous vous suggérons d'opter pour le modèle classique ou mondial. Les plus expérimentés se laisseront peut-être tenter par les modèles plus complexes.

À titre informatif, nous avons indiqué le symbole boursier de quelques FNB qui correspondent aux diverses classes d'actifs. À vous de faire vos propres recherches pour déterminer lesquels vous conviennent le mieux !


Classique
Répartition
FNB canadiens
FNB américains

Actions canadiennes
33,30 %
XIU, XIC ou CRQ


Actions américaines
33,30 %
XSP ou CLU
VTI, IVV ou SPY

Obligations canadiennes
33,30 %
XBB







Mondial




Actions canadiennes
20 %
XIU, XIC ou CRQ


Actions américaines
20 %
XSP ou CLU
VTI, IVV ou SPY

Actions – Europe/Pacifique
20 %
XIN ou CIE
VEA ou EFA

Obligations canadiennes
40 %
XBB







Haut rendement




Revenus de dividende canadiens
25 %
XDV ou CDZ


Fiducies de revenus canadiennes
25 %
XTR ou XRE


Revenus de dividende – mondial
25 %
CYH
DEW

Actions privilégiées canadiennes
25 %
CPD







Conservateur




Actions canadiennes
10 %
XIU


Actions – mondial
10 %
XWD
VT

Actions privilégiées canadiennes
10 %
CPD


Obligations à rendement réel canadiennes
20 %
XRB


Obligations de sociétés canadiennes
20 %
CBO ou XCB


Obligations gouvernementales canadiennes
30 %
CLF ou XGB


Diversifié




Actions canadiennes
15 %
XIU, XIC ou CRQ


Actions américaines
15 %
XSP ou CLU
VTI, IVV ou SPY

Actions – Europe/Pacifique
15 %
XIN ou CIE
VEA ou EFA

Actions – marchés émergents
5 %
CBQ ou XEM
VWO ou EEM

Immobilier
5 %
XRE ou CGR
VNQ

Or
5 %
CGL.UN ou HUG
GLD ou IAU

Obligations de sociétés canadiennes
20 %
CBO ou XCB


Obligations gouvernementales canadiennes
20 %
CLF ou XGB

La bataille du Nord-Est


L’entente signée avec le Nouveau-Brunswick bouleversera le paysage énergétique du Nord-Est américain. Voici comment.

C'est un des plus beaux coups d'Hydro-Québec : le 31 mars, le géant de l'hydroélectricité deviendra l'unique fournisseur du Nouveau-Brunswick. Pour 3,2 milliards de dollars, il acquerra dix centrales (sept hydroélectriques, une nucléaire et deux au diesel) et les droits sur 820 mégawatts (MW) d'interconnexions avec le Maine, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard. Jamais auparavant une société publique canadienne n'avait cédé sa production et le tiers de ses employés à la société jumelle de la province voisine !

(Lire aussi : la chronologie de l'entente)

« Les Néo-Brunswickois bénéficieront de tarifs plus bas, en plus de voir s'effacer les trois quarts de la dette d'Énergie NB », explique le premier ministre Shawn Graham, soulagé du fait que sa province n'aura plus à payer pour l'entretien de ses vieilles centrales hydroélectriques. Les Hydro-Québécois, pour leur part, gagnent une clientèle habituée à payer son électricité 60 % plus cher qu'eux et des accès accrus à de nouveaux marchés.

Cette entente bouleverse en effet le paysage énergétique du Nord-Est américain. Non seulement Hydro-Québec accède au marché de Boston, mais l'Île-du-Prince-Édouard lui a annoncé son intention d'en arriver à une entente semblable à celle du Nouveau-Brunswick avant la fin de 2010. Et Jean Charest dit être prêt à négocier avec la Nouvelle-Écosse, grandement dépendante du charbon. Les trois provinces pourraient ainsi être branchées sur Hydro-Québec. Une éventualité qui a mis le premier ministre de Terre-Neuve en furie : Dany Williams ne cachait pas son intention de contourner le Québec par le golfe du Saint-Laurent pour transporter l'énergie du Bas-Churchill vers les Maritimes et la Nouvelle-Angleterre. « Hydro-Québec veut nous étrangler ! » s'indigne-t-il.

Mais c'est la passion avec laquelle les Néo-Brunswickois - de gauche comme de droite - ont défendu leur société de la Couronne qui a ébranlé Shawn Graham et Jean Charest. Graham n'avait-il pas promis, aux élections de 2006, qu'il ne vendrait jamais Énergie NB ? L'opposition conservatrice menace donc de faire une requête en injonction pour bloquer la vente ou l'annuler si elle a déjà été réalisée, ou encore d'exproprier Hydro-Québec, tandis que le conseil de bande de la réserve de Tobique refuse de reconnaître au gouvernement le droit de vendre des centrales situées sur des rivières qui ne lui appartiennent pas et menace d'amener l'affaire jusqu'aux Nations unies ! Enfin, les syndicats dénoncent les tarifs réduits offerts aux grandes entreprises - une baisse de 23 % -, alors que les clients résidentiels doivent se contenter d'un gel pour les cinq années à venir.

« Pour nous, l'essentiel est de pouvoir changer les règles du jeu en garantissant enfin des prix stables à tous nos clients et de relancer l'économie de la province », dit Shawn Graham, qui a rendez-vous avec les électeurs le 27 septembre 2010, six mois après la signature de la vente-surprise.

Ce que le Québec en tirera
« L'intérêt de cette transaction tient au fait que nos réseaux se touchent », dit le PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal. Car la capacité de la société de vendre sur les marchés extérieurs dépend de ses interconnexions avec l'Ontario, New York, le Vermont et le New Hampshire. En mettant les pieds au Nouveau-Brunswick, Hydro gagne trois nouveaux voisins : le Maine, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard.

Le cas du Maine est particulier : il partage une longue frontière avec le Québec, mais n'a aucune interconnexion, en partie à cause de son relief montagneux. Le Nouveau-Brunswick ouvre à Hydro-Québec un couloir vers Boston.

La Nouvelle-Écosse constitue aussi un marché attrayant : sa population, plus nombreuse que celle du Nouveau-Brunswick, dépend principalement du charbon et paie cher son électricité. Des discussions entre Hydro et la province sont en cours.

Le marché de l'Île-du-Prince-Édouard est minuscule - l'équivalent de la ville de Sherbrooke -, mais la province n'est qu'à 80 km des Îles-de-la-Madeleine. Un câble sous-marin se rendant aux Îles permettrait à celles-ci de se défaire de leur coûteuse centrale au diesel de 66 MW. Et ce raccordement aux Îles placerait le Québec à moins de 150 km de Terre-Neuve, lui fournissant ainsi une route pour écouler l'énergie du Bas-Churchill, au Labrador, vers les Maritimes et la Nouvelle-Angleterre.

Non seulement Hydro-Québec s'attend dès la première année à des profits de 10 % sur des ventes d'un milliard de dollars, mais elle espère réaliser d'autres gains en gérant les centrales néo-brunswickoises en coordination avec les centrales québécoises. Par exemple, la rivière Saint-Jean est en crue au printemps et à l'automne, mais en pure perte, car la demande est faible pendant ces saisons et Énergie NB n'a pas de réservoir pour stocker toute cette eau. Le surplus d'énergie produit en période de crue sera acheminé vers la Gaspésie, tandis que les réservoirs du Nord québécois se rempliront.

Ce que le Nouveau-Brunswick en tirera

Le Nouveau-Brunswick est pauvre en énergie. Seulement 15 % de son électricité provient de l'hydraulique, seule source locale. Le reste provient du nucléaire (25 %), qui coûte très cher, et des carburants fossiles (60 %), importés du Vene­zuela (pétrole) et d'Asie (charbon). Cette dépendance aux marchés extérieurs soumet la province aux aléas de la géopolitique internationale et aux diktats de l'OPEP. La taxation éventuelle des émissions de carbone fera encore grimper les prix.

Déjà, de 2003 à 2009, les clients d'Énergie NB avaient subi des hausses de tarifs de 27 %. Une nouvelle hausse de 3 % était prévue pour le 1er avril 2010, et d'autres augmentations, totalisant 38 % en cinq ans, s'ajouteraient à leur facture pour la remise à neuf des centrales. C'est parce qu'il veut leur assurer des tarifs peu élevés, mais surtout stables, que Shawn Graham a décidé de vendre 10 des 15 centrales d'Énergie NB. La société de la Couronne fermera trois de ses centrales au charbon, pour ne conserver que Belledune (charbon) et Coleson Cove (mazout), qu'elle exploitera sous la coordination d'Hydro-Québec. Son contrat avec Hydro-Québec lui garantit des tarifs fixes pendant cinq ans. Par la suite, les hausses seront basées sur l'indice des prix à la consommation. En outre, c'est Hydro-Québec qui paiera les réaménagements des centrales - deux milliards rien que pour la centrale de Mactaquac, près de Fredericton. À moins que la société d'État ne juge qu'il revient moins cher de tout exporter du Québec et ne décide alors de fermer les centrales du Nouveau-Brunswick. La décision sera prise à Montréal et, quelle qu'elle soit, les tarifs des clients néo-brunswickois ne grimperont pas !


Le pari de Shawn Graham

La vente-surprise des installations d'Énergie NB révèle bien le dynamisme de Shawn Graham, qui n'avait que 38 ans lorsqu'il a été élu premier ministre, en 2006.

Professeur d'éducation physique et champion d'athlétisme, Graham s'est lancé en politique en 1998, à l'âge de 30 ans, pour reprendre le siège laissé vacant par son père, Alan, député de Kent pendant 31 ans. Au cours des années qui suivent, le jeune homme siège à Fredericton tout en étudiant à l'Université du Nouveau-Brunswick, où il a amorcé un MBA (encore non terminé). En 2002, il devient, presque par accident, chef du Parti libéral provincial, alors en déroute. Or, surprise, aux élections de 2003, celui que l'on considérait comme un poids plume talonne le chef conservateur, Bernard Lord, qui sera réélu de justesse et n'obtiendra qu'un seul siège de majorité.

En 2006, Shawn Graham est élu grâce à son programme - le Pacte pour le changement -, qui vise l'autosuffisance financière d'ici 2026. Il compte cesser de recevoir des paiements de transfert fédéraux en misant sur trois « E » : économie, énergie, éducation.

Au Nouveau-Brunswick, on aime bien les leaders jeunes qui n'hésitent pas à bousculer les traditions. Depuis 1960, tous les premiers ministres de la province - Robichaud, Hatfield, McKenna, Lord - étaient dans la trentaine lorsqu'ils ont entrepris leur premier mandat. Mais avec la vente d'Énergie NB, Graham est peut-être allé trop loin.

« Je ne me rappelle pas un dossier qui a tant soulevé les passions depuis le programme d'égalité des chances de Louis J. Robichaud, en 1961 », dit Gaëtan Chiasson, directeur de l'information au quotidien L'Acadie nouvelle. Et malgré la refonte de l'entente, à la fin janvier, l'oppo­sition demeure féroce. Michel Boudreau, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick, n'en démord pas : « On ne peut pas abandonner le contrôle sur notre avenir, dit-il. S'il faut acheter de l'énergie au Québec, signons un contrat de 20 ans, pas une vente des centrales ! »

Shawn Graham trouve étrange cette idée d'autosuffisance électrique, alors que personne ne se pose la question pour le pétrole. « Notre province conservera sa souveraineté en matière d'électricité de même que sa capacité d'établir ses propres politiques énergétiques, et c'est Énergie NB qui continuera de vendre l'électricité aux clients, dit-il. L'électricité éolienne, l'énergie marémotrice, je veux bien, mais est-ce moins cher que l'hydroélectricité, qui est aussi une énergie renouvelable ? »

Le pari de Jean Charest

Après le Plan Nord, la réduction des barrières commerciales avec l'Ontario et le libre-échange entre le Canada et l'Europe, Jean Charest mise maintenant sur l'inté­gration des réseaux électriques du nord-est de l'Amérique. Car l'intégration énergétique correspond de près à son grand projet d'élargir l'espace économique du Québec. « Nous exportons 8 % de notre énergie, ce qui représente 32 % de nos profits, souligne-t-il. Ces chiffres montrent l'importance d'accroître nos exportations. » Dès la signature de l'entente, Hydro-Québec deviendra le fournisseur exclusif d'Énergie NB et verra son chiffre d'affaires augmenter d'un milliard de dollars d'un coup.

Fédéraliste convaincu, Jean Charest nourrit par ailleurs l'ambition de renforcer les liens entre les provinces cana­diennes. Or, le commerce de l'énergie électrique n'est justement pas intégré au Canada : chaque province vise l'autosuffisance, ce qui crée parfois plus de tort que de bien, comme en témoignent les prix élevés de l'électricité dans les provinces qui possèdent peu d'énergies renouvelables. Hydro-Québec est déjà le plus important exportateur d'électricité en Amérique du Nord, mais elle pourrait en faire bien davantage si elle n'était pas en butte à ce réflexe protectionniste.

Jeu du budget : et si vous étiez ministre des Finances ?


Comment équilibrer le budget du Québec ? Le débat fait rage dans Internet. L’actualité offre aux internautes un outil pour assainir eux-mêmes les finances publiques !

Difficile d'assumer le rôle du ministre des Finances du Québec. Raymond Bachand s'est donné pour objectif d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2013-2014, mais il est aux prises avec un déficit de près de cinq milliards de dollars. Doit-il hausser les tarifs de l'électricité ? Sabrer dans les dépenses ? Imposer les plus riches ?

L'actualité vous met au défi d'équilibrer le budget de la province. Vous pouvez jouer sur deux fronts : compression des dépenses et augmentation des revenus. Près d'une quarantaine de mesures s'offrent à vous.

Pour commencer, cliquez sur une catégorie de la première colonne. Sélectionnez ensuite les mesures que vous souhaitez adopter. Elles s'inscriront dans la colonne « Vos choix », et les montants seront immédiatement soustraits du déficit.

Vous pouvez également nous soumettre vos propres suggestions pour réduire le déficit du Québec au moyen du formulaire de commentaires, présenté à la fin du jeu. Vos idées pourraient se retrouver dans le magazine L'actualité.

Comment combattre le prix de l’essence ?


Il suffit de faire comme les Européens : rouler moins et de façon économique.

Au début de juin, le baril de pétrole brut se vendait de 125 à 130 dollars américains sur le marché mondial. À 159 litres par baril et avec le dollar canadien à parité avec l’américain, le litre de pétrole brut nous revenait à 82 cents canadiens. Ajoutons à cela la marge habituelle de 15 cents pour le raffinage et la distribution, de même que les taxes, totalisant 41 cents. Nous obtenons ainsi le prix de 1,38 $, qui était alors généralement en vigueur au Québec pour l’essence ordinaire à la pompe. Au moins, il y a une bonne nouvelle : sans l’appréciation du huard depuis cinq ans, le litre d’essence ordinaire nous coûterait 50 cents de plus, soit 1,88 $ plutôt que 1,38 $ !

Est-ce que ce sont les spéculateurs de New York ou de Londres qui maintiennent le prix mondial du baril de pétrole dans les hauteurs ? Pas vraiment. Spéculer veut dire qu’on achète aujourd’hui dans l’espoir de revendre demain à prix plus élevé. Mais pour faire passer le prix du baril de pétrole de 25 à 125 dollars en cinq ans et l’y garder par pure spéculation, les acheteurs auraient été obligés de stocker des quantités astronomiques de cette mélasse noire dans de grosses citernes en attendant de les revendre. Or, nulle part dans le monde on n’a observé d’accumulation importante et anormale de pétrole brut en réservoirs au cours des années récentes. C’est plutôt le contraire qui inquiète : les stocks disponibles sont généralement bas.

Si l’enchérissement du brut n’est pas d’origine spéculative, il doit forcément refléter l’interaction des forces fondamentales de l’offre et de la demande mondiales. Ces forces sont bien connues. D’une part, la demande d’énergie en provenance de grands pays émergents comme la Chine et l’Inde progresse à vive allure. D’autre part, les pays exportateurs de pétrole peinent à augmenter leur capacité de production pour répondre à cette demande en explosion. Les nouveaux gisements sont moins nombreux, plus compliqués et coûteux à exploiter qu’avant. Pensez aux sables bitumineux d’Alberta ou au pétrole qu’on va chercher au fond des mers.

Il y a fort à parier que le déséquilibre entre offre et demande de pétrole persistera, voire même s’accentuera, dans les années à venir. Il y aura probablement des hauts et des bas dans les prix, mais la tendance vers le haut devrait dominer à long terme. Aussi bien nous préparer à modifier nos habitudes de manière fondamentale et permanente.
Comment combattre le prix de l’essence ? En roulant moins et de façon économique. Vous parcourez 20 000 km par année avec votre automobile ? Essayez de réduire la distance à 15 000 km. Faites comme les Européens, qui paient déjà leur essence 2,30 $ le litre : prenez l’autobus, le métro, le train ou votre vélo pour aller travailler. Votre voiture consomme neuf litres d’essence aux 100 km ? Changez-la pour une plus petite, qui n’a besoin que de six litres pour parcourir la même distance. À elles seules, ces deux mesures feront diminuer votre consommation d’essence de moitié : 20 000 km à neuf litres aux 100 km vous coûtent présentement 2 400 dollars par année ; 15 000 km à six litres aux 100 km ne vous coûteront que 1 200 dollars.
Il y a un autre avantage. Si on inclut les intérêts de l’emprunt, l’entretien, les réparations et la dépréciation, une grosse automobile peut coûter environ 10 000 dollars par année d’utilisation. La petite voiture, elle, ne coûtera que 6 000 dollars. Économie annuelle : 4 000 dollars. Vous en aurez quatre fois plus que nécessaire pour financer vos allers-retours au travail grâce à votre nouveau moyen de transport.

Malheureusement, il faut convenir que vous aurez l’air moins macho. Mais vous pourrez dire fièrement à vos enfants que vous avez réduit de moitié la quantité de saloperies que vous envoyez dans l’air chaque année et qui sont en train d’étouffer leur planète !

ET ENCORE…
Le pétrole est la principale source de dioxyde de carbone. Ce dernier cause des changements climatiques qui risquent d’éliminer les grands mammifères. « À l’heure actuelle, tous les mammifères de plus de trois kilos sont dans le collimateur, y compris l’homme », dit l’astrophysicien Hubert Reeves.

Vive l'électricité plus chère !


Sans une hausse de 50 % des tarifs d’électricité d’ici quatre ou cinq ans, un dérapage énergétique est à prévoir au Québec.

Le prix de l’électricité résidentielle est 60 % plus élevé en Ontario qu’au Québec. L’Américain moyen, lui, paie son électricité deux fois plus cher qu’ici ; à Boston, à New York et à San Francisco, elle est trois fois plus coûteuse. Comme l’indique le tableau ci-contre, depuis 10 ans, le prix de l’électricité au Québec a augmenté deux fois moins que l’indice global des prix à la consommation (12 % contre 23 %). Pendant ce temps, aux États-Unis, ce fut l’inverse : la hausse du prix moyen de l’électricité a été très supérieure à celle de l’indice global des prix à la consommation (46 % contre 34 %).

Hydro-Québec souhaite maintenant augmenter ses tarifs de 2,2 % en avril 2009. Selon toute vraisemblance, une telle augmentation sera encore égale ou inférieure à l’inflation. Certains critiques font néanmoins observer qu’Hydro a empoché de « copieux profits » de 2,9 milliards de dollars en 2007 et qu’elle devrait, par conséquent, refréner sa gourmandise.

Cet argument ne tient pas la route. Il y a copieux et copieux. On s’entend sur le fait que 2,9 milliards de dollars, c’est beaucoup d’argent pour vous et moi. Mais Hydro-Québec draine une quantité énorme de capitaux. L’an dernier, l’ex-président de la Standard Life, l’actuaire et financier Claude Garcia, a estimé la valeur de marché de l’entreprise à environ 130 milliards. Le bénéfice de 2,9 milliards représente donc un rendement minable de 2,2 % sur l’avoir. N’importe quel dirigeant de PME serait catastrophé si son entreprise enregistrait régulièrement une si piètre performance. Aussi bien investir son argent dans les obligations d’épargne du Québec : ce serait plus payant et sans risque !

Nul doute que, à court terme, se payer la traite avec des tarifs d’électricité parmi les plus bas au monde fait du bien à nos portefeuilles de consommateurs québécois. Mais cela nous place parmi les aspirants au titre de champions mondiaux du gaspillage d’énergie. Nous consommons à un rythme effréné l’énergie supplémentaire que nous procurent toute nouvelle centrale hydroélectrique et toute nouvelle éolienne. Au point que, en période de demande intense, Hydro-Québec a dû importer de l’énergie des autres États nord-américains. Jusqu’ici, ses programmes d’efficacité énergétique ont permis de ralentir un peu la croissance de la demande d’électricité. Mais les économies les plus faciles à réaliser ont déjà été faites. Le progrès en ce domaine est de plus en plus coûteux.

Au rythme où vont les choses, dans 30 ans, le Québec aura épuisé son patrimoine énergétique : il aura aménagé toutes ses rivières rentables, il sera bourré d’éoliennes et il devra envisager de construire des centrales thermiques et nucléaires. Nous fonçons à cent à l’heure vers un dérapage énergétique et environnemental.

Une seule mesure pourrait nous convaincre de modérer notre consommation d’électricité : une hausse des tarifs, qui les rapprocherait de ceux de l’Ontario, d’ici quatre ou cinq ans — évidemment, avec une certaine modulation selon les secteurs industriels et les classes de revenu.

Trois conséquences s’ensuivraient : 1) une baisse de notre consommation d’énergie de plusieurs dizaines de milliards de kilowattheures par an, 2) une hausse concomitante de nos exportations d’électricité et 3) une augmentation de plusieurs milliards de dollars des dividendes annuels versés par Hydro-Québec à l’État québécois. Avec ces fonds supplémentaires, on pourrait tout à la fois abaisser les impôts et les taxes, accélérer l’investissement en éducation et en santé, et mettre de l’argent de côté pour nos enfants dans le Fonds des générations.

Malheureusement, il est hautement improbable que notre société accepte de subir une hausse, disons, de 50 % des tarifs d’électricité, qui lui ferait mal aujourd’hui (en plus de la hausse du prix de l’essence !), afin d’éviter qu’un dérapage énergétique et environnemental ne se produise demain. La façon classique de résoudre ce dilemme consiste habituellement à ne rien faire tant qu’une crise majeure n’a pas éclaté. C’est probablement le sort qui nous attend.

ENCORE…

Hydro-Québec estime que chaque milliard de kilowattheures économisé a exigé de sa part un investissement moyen de 180 millions de dollars de 2003 à 2008, mais lui coûtera 250 millions, soit 40 % plus cher, de 2008 à 2010.

Vivre sans pétrole


Rien ne se perd, tout se récupère! Place aux énergies nouvelles!

Lyon se rassure en battant Grenoble


Claude Puel a réalisé un choix gagnant en remaniant largement son effectif lors du match avancé de la 30e journée de Ligue 1 face à Grenoble. A quelques jours du quart de finale aller fratricide contre Bordeaux, l'entraîneur lyonnais a eu la satisfaction de voir son équipe s'imposer 2-0.

Les buts de Bastos (48e) et Delgado (90e) ont donc permis à Lyon de reprendre sa marche en avant après ses deux nuls et sa défaite à Marseille (2-1) qui lui avaient fait perdre du terrain dans la lutte au podium.

DES TITULAIRES MÉNAGÉS

Plusieurs titulaires dont notamment Delgado, Govou, Lisandro ou Pjanic ont été ménagés en vue du quart de finale aller de la Ligue des champions mardi. Puel avait choisi de panacher son onze de départ, en titularisant Bodmer en défense centrale, Gonalons au milieu et un trio d'attaque Ederson-Gomis-Bastos. Delgado, Pjanic et Lisandro sont entrés en jeu lors de la seconde période.

L'OM met fin à 17 ans d'attente en décrochant la Coupe de la Ligue


Les Marseillais ont mis fin à 17 ans de disette samedi soir au Stade de France. L'OM s'est largement imposé 3-1 en finale de la Coupe de la Ligue face à Bordeaux. Après une première période très heurtée, les Olympiens ont fait la différence grâce à des buts de Souleymane Diawara (60e) et de Mathieu Valbuena (65e). Le Girondin Mathieu Chalmé a inscrit contre son camp le troisième but marseillais (77e). Malgré une bonne heure de résistance acharnée des Bordelais, cette victoire est logique et récompense une belle partie volontaire des joueurs de Didier Deschamps.

Les rencontres entre Bordeaux et Marseille, deux équipes au potentiel athlétique impressionnant, tournent souvent à l'affrontement physique. La première période de cette finale de la Coupe de la Ligue n'a pas failli à cette tradition. L'arbitre Stéphane Lannoy a distribué trois cartons jaunes en 5 minutes entre la 11e et la 16e. Ainsi, dès la 10e minute de jeu, un tacle très dur et en retard du Bordelais Sané sur Lucho provoque une vive explication entre les joueurs des deux équipes. Quelques minutes plus tard, le capitaine girondin Alou Diarra est averti, à son tour, suite à une faute sur ce même Lucho (15e). Une minute plus tard, le Brésilien de l'OM Brandao récolte un avertissement pour une charge sur Chalmé.

UNE RENCONTRE TRÈS PHYSIQUE

Côté terrain, il faut attendre la 21e minute pour assister à la première occasion. Sur une contre-attaque bordelaise menée par Trémoulinas, Gourcuff récupère le ballon à l'entrée de la surface marseillaise et adresse une frappe à ras-de-terre, bien arrêtée par Mandanda. Malgré une belle occupation du terrain girondine, Marseille va bien réagir et obtenir les deux plus dangereuses occasions de cette première mi-temps. A la 27e, Ben Arfa, préféré à Valbuena, repique dans l'axe et déclenche une superbe frappe repoussée par Ramé. 5 minutes plus tard, Niang décale Brandao côté droit dans la surface bordelaise. Le tir enroulé du Brésilien est dévié du bout des doigts par le gardien de Bordeaux.

Partie sur les mêmes bases avec une intervention par derrière de Trémoulinas sur Ben Arfa (47e), la deuxième période va faire basculer la finale en faveur des Marseillais. Motivés comme jamais par la perspective de décrocher enfin un titre qui leur échappe depuis un peu moins de vingt ans, les joueurs olympiens emportent la décision en l'espace de cinq minutes. A la 60e, sur un corner ciselé de l'Argentin Lucho, l'ancien défenseur bordelais Diawara reprend victorieusement le ballon d'une tête puissante (1-0). A la 65e, le recalé du centre de formation des Girondins, Mathieu Valbuena, entré à la place de Niang blessé, crucifie Ramé d'un tir soudain du gauche qui vient se loger sous la barre transversale (2-0).

PREMIER TROPHÉE DEPUIS 17 ANS

Assommé, le tenant du titre bordelais encaisse le but du KO à un quart d'heure de la fin de la rencontre. Chalmé trompe involontairement son gardien sur un coup-franc marseillais venu de la gauche (3-0, 77e). Dès lors, Laurent Blanc réalise trois changements en forme de résignation et de prudence. A quatre jours du quart de finale aller de la Ligue des champions à Lyon, Gourcuff, Fernando et Chamakh sortent (69e et 70e). En fin de match, le jeune Ludovic Sané sauve l'honneur des siens d'une belle tête sous la barre de Mandanda (84e, 3-1).